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Conduire efficacement la carrière des vaches laitières

En moyenne, les génisses qui vêlent à 36 mois sont improductives sur près de la moitié de leur vie.

Diminuer le taux de renouvellement des génisses et l’âge des réformes, tout en privilégiant des vêlages précoces, améliore la rentabilité du troupeau.

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« L’objectif était de conduire une réflexion de groupe à partir des données du logiciel Efficow, qui permet de déterminer les vaches les plus rentables d’un troupeau à partir des résultats du contrôle de performances, de reproduction et du carnet sanitaire », explique Jérôme Gachet, conseiller d’élevage et animateur technique à Conseil Élevage de la Haute-Loire. L’entreprise réunit une fois par an un groupe de douze éleveurs suivis sur le nord-est du département.

« L’analyse de la carrière de chaque animal et de l’ensemble du troupeau permet de dégager des pistes d’évolution pour améliorer l’efficacité économique. Augmenter le nombre de litres de lait par jour de vie de l’animal passe par des vêlages plus précoces et une plus grande longévité, ce qui implique le plus souvent un taux de renouvellement des génisses bien adapté au système », poursuit-il.

Limiter les jours de vie improductifs

Pour le conseiller, c’est mathématique. « Faire produire une vache plus tôt et plus longtemps augmente le lait produit par jour de vie. Sur une carrière, la production laitière moyenne est de 21 284 litres, soit 8,9 l/jour de vie (JV). Le bilan Efficow, qui correspond à la marge dégagée sur la carrière de l’animal, s’élève alors à 3 849 €. Les écarts de production sur une carrière vont de 17 785 l (7,4 l/JV) à 25 064 l (10,8 l/JV), soit des bilans Efficow respectifs oscillant de 2 379 € à 4 812 €. Gagner six mois sur la date du premier vêlage permet de gagner 6 000 l de lait sur une carrière. »

L’élevage des génisses requiert une attention particulière pour atteindre l’objectif d’un premier vêlage à 26-27 mois. Une bonne maîtrise de la phase lactée puis une ration riche et appétente à 14 % de matière azotée totale (MAT) adaptée à la capacité d’ingestion de l’animal sont déterminantes pour atteindre 400 kg de poids vif et 175 cm de tour de poitrine pour la mise à la reproduction. Les génisses qui vêlent à 36 mois sont improductives sur près de la moitié de leur vie. Le coût d’élevage d’une génisse est de l’ordre de 1200 à 1300 €, et sera d’autant plus élevé à mesure que le premier vêlage est retardé.

S’agissant de la longévité, l’objectif est de dépasser 10 kg de lait par jour de vie. L’âge de la réforme est en moyenne de 6 ans. Une bonne santé de l’animal conditionne sa longévité. L’obligation de réformer, outre des problèmes de reproduction, de cellules ou de troubles locomoteurs, peut aussi être induite par un manque de place corrélé à l’arrivée des génisses de renouvellement. La crainte de manquer de relève et la passion de la génétique se traduisent souvent par des taux de renouvellement élevés. La préconisation est de 25 à 28 % à adapter selon les systèmes. Pour Jérôme Gachet, « l’efficacité économique est liée dans tous les cas à la cohérence globale de chaque système. »

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