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Miser sur le bien-être des laitières coûte mais limite les pertes

La tendance est aux stabulations plus spacieuses pour limiter le stress thermique des vaches laitières.

Investir dans le confort des stabulations laitières est nécessaire pour garder le cap de la rentabilité.

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« Le bien-être animal est poussé par deux grandes tendances que sont la pression sociétale et le changement climatique avec une augmentation des températures », soulignait Tanguy Morel, de l’Institut de l’élevage.

Impossible aujourd’hui de ne pas en tenir compte, d’autant que la hausse régulière du thermomètre engendre des pertes économiques évaluées à 1,42 €/vache par jour de stress prononcé, selon une étude du Fidocl Conseil élevage.

Ainsi, la tendance est aux stabulations plus spacieuses. « Aujourd’hui, les vaches laitières bénéficient en moyenne de 7 à 8 m2 par tête, précise l’expert. Prévoir plus, implique des bâtiments plus profonds. L’augmentation de la surface par animal n’a toutefois pas d’incidence flagrante sur la diminution du stress. L’effet de la dominance est cependant moins important, surtout pour les primipares. Si les animaux sont souvent plus propres, la surface à entretenir plus grande occasionne un travail en plus. »

Faciliter l’accès à l’auge est aussi fondamental. Les références d’aujourd’hui tablent sur une largeur minimum de 65 cm par vache adulte. « Prévoir 10 cm de plus par animal coûte en moyenne 200 € par tête », ajoute-t-il.

La conception des logettes a beaucoup progressé. Elles prennent mieux en compte le mouvement de l’animal. Elles mesurent 3 m de profondeur au lieu de 2,5 m autrefois devant un mur, ce qui participe aussi à limiter le risque de blessures.

Des bardages amovibles

Les aménagements générant de la fraîcheur dans la stabulation apparaissent de plus en plus incontournables. « La pose de débords de toit en fait partie, indique Tanguy Morel. Il faut compter 130 € par vache pour un auvent de 2,5 m. Les rideaux modulables à la place des bardages fixes constituent aussi une solution efficace. Ils représentent un surcoût de 60 €/vache, sachant que la durée de vie de ces équipements est inférieure à celle des bardages fixes. Ils demandent à être renouvelés tous les 10 à 15 ans. « Dans certaines situations, aucun bardage n’est toutefois nécessaire, les quatre faces du bâtiment sont ouvertes pour un confort optimum des animaux », note Tanguy Morel. (Lire La France Agricole du 17 juin 2024, page 35).

Autre aménagement intéressant pour couper le pont thermique et le rayonnement du soleil : l’isolation de la toiture. « Plus le bâtiment est bas, plus il est intéressant de prévoir une telle disposition qui revient à 400 € par vache », souligne l’expert. Désormais, mieux vaut prévoir les entrées de lumière par les côtés plutôt que par le toit. Dans le contexte actuel, les translucides de la toiture ne sont plus les bienvenues. Mieux vaut les limiter à 6 à 8 % de la surface et rechercher à ramener un maximum de lumière naturelle par les façades dans la mesure du possible.

Faciliter l’accès à l’eau est aussi prioritaire. Cela passe par l’augmentation de la place à l’abreuvoir. « Les laitières doublent leur besoin pendant l’été, rappelle Tanguy Morel. Ajouter 10 cm de longueur d’abreuvoir par vache représente un investissement de 40 €/tête.

L’investissement dans une ventilation mécanique, qui s’envisage exclusivement en seconde intention, c’est-à-dire quand l’ensemble des solutions précédemment décrites ont été explorées, revient à 40 à 80 € par vache. Pour un douchage, ce sont 80 à 130 €/vache qu’il faut compter en plus, sachant que ces dispositifs engendrent aussi des frais de fonctionnement.

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