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Reproduction Une gestion de la reproduction des vaches laitières par bandes

Le principal avantage de la conduite en plusieurs lots réside dans l'organisation du travail, en particulier avec de la main-d'oeuvre salariée.

Cette conduite permet une meilleure rationnalisation du travail avec des temps accordés pour la surveillance du troupeau et d’autres aux travaux des champs.

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Inspirée de la pratique en production porcine, la ferme expérimentale de La blanche maison, dans la Manche (réseau FarmXP), conduit son troupeau de 88 normandes en quatre bandes de 22 vaches depuis 2017. « Cette conduite a été mise en place pour répondre à une problématique d’organisation du travail et de gestion de la main d’œuvre, explique Benoit Rouillé, responsable de projet au service productions laitières de l'Institut de l'élevage (Idele). Elle permet aussi une meilleure répartition de la collecte pour la laiterie. »

L’année est découpée en huit périodes : quatre périodes dédiées à une surveillance accrue du troupeau (1 bande en IA, 1 bande en vêlage) et quatre autres périodes pouvant être davantage consacrées aux travaux des champs. « Tout le système a été calé sur les périodes d’insémination », détaille l’ingénieur. Par exemple, le lot 1 est inséminé du 1er mai au 15 juin (pas avant et pas après). Le diagnostic de gestation (DG) est réalisé fin juillet pour l’ensemble du groupe. Si l’une des vaches obtient un diagnostic négatif, elle va rejoindre le groupe suivant en IA début août. « Au lieu d’avoir un intervalle vêlage-vêlage (IVV) de 12 mois, il sera de 15 mois. Cette option n’est autorisée qu’une seule fois, si elle ne remplit pas, la vache finit sa lactation et est mise à la réforme. »

Astreinte allégée

L'objectif est de conserver des effectifs constants et homogènes. "On constate que deux tiers des vaches vêlent toujours à la même période. Les bandes sont rééquilibrées avec l’introduction des génisses dont la reproduction est calée sur celle des vaches", précise Benoît Rouillé.

Pour chaque lot, le tarissement a lieu le même jour. Ainsi, lors de la période entre le tarissement et le vêlage, un quart de l'effectif n'est plus à traire, et la surveillance du troupeau est allégé. Ces périodes correspondent au printemps (mars-avril) avec la mise à l’herbe, les clôtures et les semis, au début d’été (juin-juillet) pour les foins et moisson, à l’automne (septembre-octobre) pour l’ensilage du maïs et la préparation des semis et en fin d’année (décembre-janvier) lors des périodes de fêtes et de congés des salariés.

Le système oblige à être rigoureux sur l’élevage des génisses avec un 1er vêlage à 24 ou 27 mois. Il permet une rationnalisation de leur conduite de la phase lactée jusqu’au vêlage (même âge, poids).

« Pour un fonctionnement optimum, il faut quatre lots d’animaux, souligne l'expert de l'Idele. Le plus difficile est le passage d’un ancien système à cette nouvelle conduite. Mais les personnes qui travaillent sur la ferme expérimentale ne voudraient pas revenir en arrière ». Ce système nécessite toutefois beaucoup de discipline. Autre point délicat pour certains éleveurs : ne pas faire de concessions. "La bonne vache qui vient en retard en chaleur n’a pas, en théorie, le droit d’être rattrapée."

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