« Nous avons groupé les vêlages à l’automne pour mieux préparer les vaches »
Jean-Michel et Philippe Michelot ont concentré leurs 200 vêlages à l’automne afin de préparer les mères 20 à 60 jours en amont, et faciliter les naissances.
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« Nous avions des veaux mous, des gros cordons, des pertes, des diarrhées, et une mise à la reproduction compliquée », se souvient Jean-Michel Michelot, à la tête d'un troupeau de 200 mères allaitantes et 300 hectares, dont 232 de prairies, avec son frère Philippe à Les Hauts-de-Chée dans la Meuse. Il y a cinq ans, les deux associés ont décidé d’améliorer la préparation au vêlage des futures mères, ce qui impliquait de grouper les naissances pour conduire leurs charolaises, blondes d’Aquitaine, et parthenaises en lot. Résultat, aujourd'hui, l'intervalle vêlage-vêlage moyen est de 368 jours.
Conduite, alimentation, et vêlage… « On préfère tout faire d’un coup, et créer des lots homogènes », explique Jean-Michel. Avec Philippe, ils ont donc abandonné leur système avec des vêlages toute l’année pour grouper les naissances entre le 1er septembre et le 15 novembre, et jusqu’à février pour les retardataires. « Sur 200 vêlages, 160 ont lieu avant le 15 novembre », indique Philippe Michelot. Pourquoi ce choix ? Parce que la dimension des bâtiments le permettait et que cela facilitait les inséminations.
Contrôler l’état des mères
La préparation au vêlage repose d’abord sur des analyses de fourrages et de sang. « On contrôle d’abord visuellement la note d’état des femelles à la rentrée en bâtiment, explique Alice Nothhelfer, vétérinaire et consultante en nutrition des bovins. Puis nous vérifions par prise de sang le niveau d’énergie et de protéines afin d’assurer la production de colostrum en quantité et en qualité. » Les analyses d’urine permettent de vérifier que la consommation d’eau est suffisante pour une bonne production laitière.
« L’enjeu de cette préparation est d’avoir des vêlages faciles, une bonne production de colostrum et un retour rapide en chaleur », appuie la consultante en nutrition. Alors, 20 à 60 jours avant les naissances, les lots de futures mères rentrent en stabulation pour recevoir une ration composée de :
- 4,5 kg de foin, 4,5 kg d’ensilage d’herbe et 2 kg de paille ;
- 1 kg de tourteaux de colza, 1,1 kg d’orge, et 500 g de mélasse avec une teneur en sucres de 35 % :
- 60 g dde minéraux 7/18/8 (1), 75 g de chlorure magnésium, et 30 g de sel fin iodé.
Pour les blondes d’Aquitaine, Jean-Michel et Philippe ajoutent 3 kg d’orge et 1 kg de tourteau de soja.
« On assiste moins les veaux »
Pour les éleveurs, la gestion des naissances est incomparable par rapport à il y a cinq ans. « Les vêlages se déroulent beaucoup mieux, on a moins de sorties de matrices, et de césariennes, se réjouit Jean-Michel. L’année dernière, sur 180 vêlages, nous avons eu trois césariennes et deux retournements de matrices. Avant, même avec moins de vêlages, on marchandait avec la vétérinaire pour avoir la dixième intervention gratuite ! » s’amuse-t-il.
C’est l’esprit libéré que Jean-Michel et Philippe Michelot abordent maintenant cette période des naissances. Ils passent 15 minutes toutes les heures pour surveiller les vêlages qui peuvent avoir lieu dans le bâtiment ou sur les 6 hectares de prairies attenantes. « On est plus sereins, confie Jean-Michel. Grâce à cette préparation groupée, on assiste beaucoup moins les veaux. Les faire téter est devenu anecdotique. »
(1) Phosphore/Calcium/Magnesium
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