Login

Assurer une bonne fertilité des vaches allaitantes

La présence d'un taureau à proximité des vaches favorise leur retour en chaleur.

Les troubles de la reproduction d’une vache à viande peuvent coûter cher. Si plusieurs facteurs sont en cause, le déficit énergétique est à éviter en premier lieu.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

La reproduction est une fonction accessoire chez les bovins. Si leurs besoins d’entretien ne sont pas couverts, c’est la mission sur laquelle leur métabolisme fera l’impasse. « Plusieurs critères d’alerte sont à surveiller, explique Boris Boubet, vétérinaire et directeur du Groupement de défense sanitaire (GDS) de la Creuse. Un taux de gestation inférieur à 90 % souligne un problème de fécondité total sur le troupeau. »

L’intervalle vêlage-vêlage (IVV)est à mesurer. L’objectif est de s’approcher de 365 jours. « Un résultat de 370 jours est très bien. Au-dessus de 380, c’est moins bon signe. » L’IVV du troupeau est aussi à considérer en fonction du nombre de vaches pour lesquelles cet indicateur est dégradé. La moyenne peut être correcte avec plusieurs cas extrêmes. « Une vache improductive coûte cher, et devrait être réformée. Nous visons une productivité [nombre de veaux sevrés par vache présente] de plus de 95 % », recommande le vétérinaire.

Éviter l’amaigrissement

Bien que le mâle puisse aussi être responsable de l’infertilité d’un cheptel, l’entretien d’une vache videa un fort impact économique. «Les pertes liées à l’infertilité se calculent très facilement. Sur 100 vaches, un décalage de l’IVV de 370 à 380 jours coûte à l’éleveur 10 jours supplémentaires d’alimentation du troupeau. » Pour un entretien à hauteur d’environ 3 euros par vache et par jour, l’addition s’élève à 300 € de pertes.

« Aujourd’hui, beaucoup de cheptels ont un IVV moyende 400 jours. Les coûts sont énormes. » L’infécondité doit être suivie par des contrôles de métrites, des vérifications de l’activité ovarienne, etc. « L’échographie à l’entrée en bâtiment est indispensable pour faire un état des lieux. Ainsi, l’éleveur évitera de nourrir une vache vide pendant 6 mois (lire aussi l’encadré ci-dessous). »

Les causes des problèmes de reproduction sont cependant multifactorielles. Manque de lumière, absence de taureau à proximité, maladies, carences… « Remettons l’église au milieu du village. La première chose à faire, c’est couvrir le déficit énergétique. Tout le reste aura un impact accessoire si la vache est déjà maigre », affirme Boris Boubet.

Distribuer les meilleurs fourrages

Tout se joue à la fin de la gestation et au début de la lactation. Bien que les besoins des animaux soient forts à ce moment, « les éleveurs ont tendance à sous-nourrir pour éviter d’avoir des veaux trop gros. C’est la pire chose à faire », alerte le vétérinaire. Au contraire : il faudrait plutôt « surnourrir » les vaches. Malgré une capacité d’ingestion réduite en raison de la place que prend le veau, il est recommandé de distribuer les meilleurs fourrages, voire de complémenter la ration pour compenser les pertes énergétiques. « Un enrubannage plus qualitatif que les foins peut être distribué en fin de gestation pour les vêlages au champ. »

Plus les vaches maigrissent, plus elles tarderont à revenir en chaleur. « La présence permanente du veau est un facteur négatif à la venue en chaleur », souligne Boris Boubet. Un sevrage très précoce est envisagé pour certaines races. Ce retard de chaleur dépend également des conditions météo, notamment au pâturage. Au moment de la mise à l’herbe, l’azote soluble présent dans la biomasse impacte négativement cette fonction. « L’idéal est de continuer à distribuer un fourrage sec pour neutraliser l’azote soluble. » Enfin, si l’infécondité persiste, des apports en oligo-éléments et vitamines peuvent être ajustés.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement