« Nous sevrons un veau en plus grâce au vêlage à deux ans »
Au Gaec Ferme de Rouville dans l’Eure, le vêlage des charolaises à l’âge de 24 mois s’avère rentable.
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« En 2020, nous voulions réduire nos achats pour l’alimentation du troupeau. Le vêlage à deux ans a libéré 60 hectares d’herbe permettant de récolter plus d’ensilage, de réduire nos surfaces en maïs ainsi que nos achats de pulpes et tourteaux de colza », explique Sébastien Marc, l’un des trois associés du Gaec à Hébécourt (Eure).
Sur cette exploitation de 386 ha dont 136 ha de SFP et 135 vaches de race charolaises, le vêlage à 24 mois concerne 50 % des primipares. Si le coût alimentaire des femelles destinées au vêlage à deux ans est supérieur de plus de 100 € à celui d’un vêlage à trois ans, la vente d’un veau sevré en plus assure néanmoins un bénéfice (1) de 641 €.
470 kg à la reproduction
« Les génisses pour vêlage à 24 mois et celles à 36 mois sont séparées et alimentées différemment », explique Sébastien. L’alimentation des premières permet un GMQ de 1 100 g pour un coût de 0,78 € par jour. La ration hivernale inclut ainsi (en matière brute) 4 kg de maïs, 8 kg d’ensilage d’herbe, 4 kg d’enrubannage, 2 kg de pulpe de betterave surpressée et 400 g de tourteau de colza. Au pâturage, elles reçoivent de l’enrubannage et 2 kg d’un aliment incluant des drèches à 16 % de protéines. Le lot pesait 470 kg en moyenne à la reproduction.
« La pesée des génisses réalisée au sevrage le 15 novembre, puis en sortie bâtiment à la deuxième quinzaine de mars, nous a rassurés », souligne Sébastien. Avec un poids moyen des femelles de 312 kg à 210 jours, les femelles sont au plus près des recommandations.
Des produits plus légers
Les primipares vêlant à deux ans ont une alimentation qui « assure une lactation évaluée à 10 l pour un coût de 1,61 € par jour. Les autres allaitantes sont alimentées pour un coût inférieur de 0,43 € par jour », explique Gabriel Fougères, de Littoral Normand. Le sevrage intervient aussi beaucoup plutôt, à la fin de mars ou au début d'avril au lieu de juin, ce qui permet aux mères de continuer leur croissance.
Du côté des veaux nés, les pesées à 4 mois indiquent des poids et GMQ inférieurs en vêlage à 24 mois. Mais les croissances sont équivalentes dans les trois mois suivants avec la ration hivernale. À 15 mois, les premiers taurillons issus de vêlage à deux ans en 2022 avaient des poids de carcasse proches de 460 kg, soit 8 kg de moins que les autres taurillons de l’élevage. L’âge au vêlage n’a pas d’impact significatif sur les poids de carcasses des vaches adultes (plus de cinq ans) ni en termes de reproduction (intervalle vêlage-vêlage ou pourcentage de gestation). Au regard de ces résultats, « on ne reviendra pas en arrière », conclut Sébastien.
(1) Pour un prix de base du broutard de 1 000 euros, hors mortalité.
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