« Alexandre porte en lui ce don du bon animalier »
Danièle Bouysse et son petit-fils Alexandre partagent une passion et un savoir-faire reconnu en production de veaux sous la mère.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« Est-ce que je ressemble à un paysan, Mamie ? » La question émane de la bouche d’un garçonnet âgé de 3 ans, qui a demandé une petite fourche en bois pour aider à rentrer le foin. « Alexandre a été incroyablement précoce. Il regardait déjà les vaches avec intérêt depuis sa poussette, raconte en riant sa grand-mère paternelle, Danièle Bouysse à Beaulieu en Corrèze. Je l’ai beaucoup gardé pour aider ses parents. Il me suivait partout. L’exploitation et les vaches sont depuis toujours son domaine. »
Âgé de 8 ans, Alexandre sortait les veaux de leurs cases, à 10 ans, il avait dressé une petite génisse à la corde. « Nous sommes partis en vacances durant une semaine en Corse en 2010. C’est lui qui m’a remplacée alors qu’il n’avait que 14 ans ! Et tout s’est très bien passé ! », poursuit une mamie très admirative. Le parcours scolaire d’Alexandre s’oriente sans surprise vers un baccalauréat agricole, suivi d’un BTS Productions animales au lycée agricole de Naves en Corrèze. « J’avais ce métier d’éleveur en moi, dans le corps et dans l’esprit », précise le jeune homme, qui s’installe en mai 2017 sur l’exploitation grand-parentale comptant 26 ha de SAU et 16 vaches limousines en production de veaux sous la mère. L’opportunité d’un agrandissement l’amène à une surface de 90 ha et l’achat de 14 vaches supplémentaires. Danièle prend quant à elle sa retraite à plus de 65 ans car elle a attendu qu’Alexandre finisse ses études. Les deux complices ont partagé le « dressage » des nouvelles venues élevées en plein air intégral et l’aménagement du nouveau bâtiment.
Sur les concours
Radieuse et dynamique, Danièle Bouysse ne pouvait que transmettre avec enthousiasme un métier qui lui colle également à la peau. C’est en 1981 que la jeune femme alors âgée de 30 ans, décide de reprendre l’exploitation de ses beaux-parents « pour ne pas laisser la ferme » qui compte 8 ha, 12 vaches et un atelier de 240 porcs en post-sevrage. Son mari, René, travaille quant à lui à l’extérieur comme mécanicien agricole. « J’ai profondément aimé ce métier et ce contact permanent avec les animaux, confie l’agricultrice au fort tempérament. Mes parents et mes grands-parents avaient une ferme, reprise par mon frère. Sélectionneur en race ovine limousine, mon père est monté au salon à Paris avec un bélier en 1954. »
Tout comme sa grand-mère qui a régulièrement fréquenté les foires et les concours de veaux primés à Égletons, Le Lonzac, Corrèze… et remporté de nombreux prix, Alexandre s’y déplace également. En mai 2023, ses veaux ont compté parmi les meilleurs à Lubersac. La reconnaissance d’un travail de passionné conduit avec un savoir-faire patiemment transmis. « J’espère qu’il ne galérera pas à cause de la conjoncture et des fluctuations de prix, souligne Danièle. Et aussi qu’il transmettra un jour à son tour ses acquis. »
Pour accéder à l'ensembles nos offres :