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Transmission renouveler l’ensemble des actifs agricoles

« Il ne s’agit plus de remplacer les agriculteurs qui vont partir en retraite dans les dix ans qui viennent, mais de renouveler l’ensemble des actifs, chefs d’exploitation et salariés », alertait le sociologue François Purseigle, le 8 juin 2023 lors d'un débat organisé par le think-tank Agridées.

Réuni le 8 juin 2023 à Macon (Saône-et-Loire), le think-tank Agridées s’est interrogé, avec le sociologue François Purseigle, sur les clés de la réussite en matière de transmission des exploitations.

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Le sociologue François Purseigle a planté le décor en quelques phrases. « En matière de renouvellement des générations, on n’est pas au pied du mur, on est dans le mur, a-t-il lancé à Macon le 8 juin 2023 lors d’un débat organisé par le think-tank Agridées. Compte tenu de l’éclatement du modèle agricole (sociétés, salariat, délégation de tâches…), il ne s’agit plus de remplacer les agriculteurs qui vont partir en retraite dans les dix ans qui viennent, mais de renouveler l’ensemble des actifs » (chefs d’exploitation et salariés).

Une diversité d’entreprises

« Cela implique d’abord d’identifier toutes les catégories d’acteurs en place dans les exploitations qui ont grossi, et d’arrêter de penser que l’agriculture ne peut se vivre que comme une agriculture paysanne, assène-t-il. Le grand défi est de penser une diversité de stratégies entrepreneuriales pour faire perdurer un projet d’entreprise, et non pas un projet patrimonial. Les élus doivent sortir de la vision de l’agriculture mystifiante dans laquelle la plupart sont enfermés pour en tenir compte dans leurs politiques. »

Si l’agriculture se banalise, le sociologue reconnaît qu’attirer de la main-d’œuvre vers ce secteur constitue un challenge, alors que toutes les entreprises en France courent après des salariés et que l’on observe une inadéquation entre les fermes à céder et les projets des jeunes agriculteurs. Pour François Purseigle, il faut jouer sur tous les tableaux : aides incitatives à l’installation, attractivité des métiers de l’agriculture… « C’est plus facile dans les secteurs agricoles qui dégagent de la valeur ajoutée », concède-t-il.

Un accompagnement à l’installation solide

Par rapport à nos voisins européens, la France bénéficie d’un dispositif solide qui a fait ses preuves en matière d’accompagnement à l’installation, a souligné Jérémy Decerle, éleveur allaitant dans la Saône-et-Loire et député européen (Renew). « 95 % des porteurs de projets sont encore en activité 5 à 10 ans plus tard. Il s’agit de rebooster ce dispositif pour relever le défi générationnel. Nous avons aussi la chance d’être sur un continent où, quoi qu’on en dise, la production repose sur les standards les plus élevés au monde. C’est un élément d’attractivité. »

L’attractivité des métiers en agricole dépend aussi de celle des territoires. « Il n’y aura pas d’installation dans des territoires que les services publics, les médecins, les commerces auront désertés », a rappelé Christian Morel, vice-président en charge de l’agriculture, de la viticulture et de l’agroalimentaire au conseil régional de la Bourgogne-Franche-Comté.

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