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Ils fabriquent et vendent des pâtes ferm Ils fabriquent et vendent des pâtes fermières

Sur les 176 ha de céréales qu'exploitent Valérie et Xavier Duclos-Gonet, 20 ha sont dédiés à la culture de blé dur. Une production qu'ils transforment en pâtes fermières.

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De la production de blé dur à la fabrication de pâtes fermières, Valérie et Xavier Duclos-Gonet ont franchi le pas ! Depuis 2010, plus de 30 t de pâtes, préparées à partir de leurs propres céréales, ont été commercialisées via leur circuit de distribution. Tout a commencé en 2006, lorsque Xavier reprend la ferme de ses beaux-parents, 90 ha de grandes cultures en conventionnel dont 80 % en maïs irrigué. « Dès mon installation, j'ai souhaité réorienter l'exploitation vers une agriculture de conservation avec une grande attention au sol. J'ai ainsi arrêté le labour et les insecticides et enclenché une démarche de conversion en agriculture biologique. En parallèle, j'ai introduit dans mon assolement des cultures moins gourmandes en eau. Le maïs a laissé peu à peu la place à d'autres céréales comme les pois, le blé, les féveroles... Je les commercialise auprès de ma coopérative locale », explique Xavier.

Ses convictions et sa passion du métier, il les partage avec son épouse Valérie. C'est pour permettre son installation sur l'exploitation qu'ils réfléchissent, dès 2008, à la mise en place d'un atelier de transformation à la ferme. « Nous avions d'abord pensé à créer une offre de pommes de terre prêtes à l'emploi. Mais, très vite, nos choix se sont orientés vers la fabrication de pâtes. Cette activité nous a semblé plus abordable financièrement. De plus, cela faisait deux ans que je menais des expérimentations de culture de blé dur sur l'exploitation », raconte Xavier.

Les travaux commencent début 2010. Montant total de l'investissement : 155 000 € répartis entre l'aménagement de l'atelier de fabrication et de la boutique, l'achat de matériels, les frais de formation et l'achat de conseil et de marketing. En juillet, Valérie quitte son emploi dans l'industrie agroalimentaire et s'attelle à la première fabrication. Son installation sera effective au 1er janvier 2011 avec la reprise en fermage d'une exploitation voisine de 85 ha en grandes cultures.

UN LARGE RÉSEAU DE COMMERCIALISATION

Chaque année, Xavier conserve l'intégralité de sa production de blé dur, soit 30 à 40 t, pour la fabrication des pâtes. « Notre objectif est de pouvoir augmenter nos rendements et nos surfaces afin de disposer d'un stock suffisant pour palier à d'éventuels coups durs sur la production qui pourraient impacter l'atelier de transformation. L'idéal serait un stock d'une année d'avance », explique le céréalier qui produit lui-même ses semences. Pour la fabrication des pâtes, il n'y a pas de variété imposée. Depuis qu'il en cultive, son blé dur est en mélange variétal. « Selon la qualité de la récolte, il est nécessaire d'adapter à chaque début de saison le réglage du moulin à pierre, à savoir la granulométrie des tamis, afin d'obtenir une recette qui reste la plus homogène possible d'une année sur l'autre », indique Valérie. L'année dernière, 9 t de pâtes ont été fabriquées dans leur atelier. Leur objectif en 2015 : 12 t.

Les pâtes sont commercialisées dans toute la région Rhône-Alpes via 23 points de vente collective, de 10 revendeurs et quelques foires et marchés. Le magasin à la ferme représente 15 % des ventes. « La multiplication des débouchés est essentielle pour un produit comme les pâtes car ce n'est pas une denrée que les consommateurs achètent tous les jours et ils n'ont pas encore forcément l'habitude d'acheter des pâtes fabriquées à la ferme ! », explique Valérie. Les livraisons s'effectuent deux fois par semaine en moyenne. « Il ne faut pas compter les kilomètres ! », avoue-t-elle. Et comme on ne peut pas être au four et au moulin, Xavier et Valérie viennent d'embaucher une salariée à plein temps pour la fabrication des pâtes. « Avec la demande qui ne cesse de croître et nos perspectives d'évolution, nous ne pouvions plus arrêter de tourner le moulin les jours où nous sommes en livraison », indique Valérie. Telle est la rançon de leur succès !

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