Pyrénées-Orientales Des contrats pour entretenir des bandes coupe-feu

«Sur 68 ha de parcours, j’ai 12 ha de bandes coupe-feu. En pâturant, mes vaches aubrac les entretiennent. Mais elles ne consomment pas tous les ligneux. Je dois faire appel, de temps en temps, à un prestataire équipé d’un matériel adapté à la pente pour débroussailler », explique évelyne Babilon. Installée à Argelès-sur-Mer, dans les Pyrénées-Orientales, elle élève des poules pondeuses et des vaches sur 15 ha en plaine et 68 ha en piémont. « Pour ce travail d’entretien, je touche 9 500 € par an dans le cadre d’une Maec (1). Celle-ci s’achève en 2019. Pour les années à venir, rien n’est prévu », s’inquiète-t-elle.

Un travail efficace

Dans le département, une cinquantaine d’éleveurs gèrent 1 000 ha de bandes coupe-feu et 3 300 ha de renfort dans des zones de piémont, qui offrent des ressources pastorales. Les Maec les aident à utiliser ces espaces, en finançant du débroussaillage. « Ce partenariat dure depuis trente ans. Les élus locaux comme les pompiers reconnaissent l’efficacité de ce travail d’entretien. Son coût doit être compensé. Mais aujourd’hui, il n’y a plus de financement spécifique », dénonce Jean-Claude Coulet, éleveur à Baillestavy, en charge de ce dossier. Dans les zones où ces contrats se sont déjà arrêtés, des parcours ont commencé à se refermer faute d‘interventions régulières. « Nous devons trouver des solutions rapidement, car cela affaiblit le dispositif de protection contre les incendies », lance l’éleveur.

De l’autre côté de la frontière, l’Espagne veut également mettre en place des mesures associant soutien au pastoralisme et lutte contre les feux. L’enjeu concerne toutes les zones méditerranéennes. « L’objectif est de les fédérer au niveau européen pour obtenir un financement spécifique dans la prochaine Pac », note Anne Rouquette, de la chambre d’agriculture. Frédérique Ehrhard

(1) Mesure agroenvironnementale et climatique.