« Nous pressons notre foin sans sortir du hangar »
L’Intercuma de Foumerous située dans l’Aveyron s’est dotée d’une presse industrielle afin de conditionner le fourrage de ses adhérents en sortie d’hiver.
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Presser le foin en sortie d’hiver sans l’abîmer, c’est ce que propose l’Intercuma de Foumerous à ses adhérents. À cet effet, elle a investi en 2021 dans une presse industrielle Saphir 500 AT fabriquée par Sacria. Cette dernière a pour première vocation de conditionner des déchets et a été spécialement adaptée pour traiter le fourrage de l’Intercuma. Celle-ci est basée dans l’Aveyron et est présidée par Francis Bouloc.
L’activité de pressage est, quant à elle, gérée par Christian Fabre, qui s’occupe du planning de la tournée auprès de tous les adhérents. Il précise d’ailleurs que lors de la mise en route de la presse en 2021, seuls 21 éleveurs comptaient se servir de la machine. Mais ce chiffre a rapidement grimpé pour atteindre aujourd’hui 65 utilisateurs.
Découvrez la presse à poste fixe en action sur notre vidéo.
Une presse à poste fixe mobile
« Afin de répondre à nos besoins et au vu de la zone d’action de l’intercuma, il était impératif que la presse puisse être déplacée. Nous nous sommes alors approchés d’un constructeur local afin qu’il nous trouve une solution. Il a fait le choix d’installer la presse sur un plateau pose à terre. » En plus de cette solution qui a rendu la machine nomade, Sacria a modifié la presse en elle-même.
La trémie a été montée sur un système escamotable afin de réduire le plus possible sa taille lorsqu’elle est sur la route. Les aiguilles du système de liage sont montées sur un système basculant qui lui aussi se relève en actionnant manuellement une pompe hydraulique. Le piston principal, les vérins des aiguilles et le vérin qui tient la pression en sortie de canal sont animés par une centrale hydraulique alimentée par un moteur électrique de 15 kW branché au réseau triphasé.
Pas de noueurs
Le fabricant a aussi adapté la partie relative au pressage afin que les bottes formées pèsent entre 300 et 350 kg et mesurent 0,8 m de hauteur, 1 m de largeur sur 1,8 m de longueur. Seul le système de liage n’a pas pu être changé. Il est, comme pour les déchets, prévu pour utiliser du fil de fer de 3,2 mm de diamètre. Il n’y a pas de noueurs, le liage entre les différentes sections de fils se fait en les torsadant ensemble en forme de spire. Huit bobines de fil de fer sont nécessaires pour lier les balles. Chacune d’entre elles pèse entre 40 et 50 kg. Quatre sont placées à l’arrière et quatre sont à l’avant. Il y a donc huit points de liage par balle.
Ni poussière, ni bruit
La presse à poste fixe arrive sur la ferme pour vider le foin du séchoir, les agriculteurs s’en servent alors pour conditionner le fourrage de la saison précédente et donc vider le séchoir en vue de la saison qui arrive. Une fois la presse installée sur son poste de travail, seule une personne est nécessaire pour l’alimenter ou la décharger. En effet, les fermes amenées à utiliser cette solution sont équipées d’une pince montée sur rail.
L’éleveur n’a alors qu’à mettre le foin dans la trémie et récupérer la balle lorsqu’elle est suffisamment sortie. « Une fois que j’ai mis la presse en route, je n’ai plus à intervenir dessus, je n’ai qu’à grimper dans la cabine de ma grue et à l’alimenter. C’est ensuite un capteur qui, lorsqu’il détecte la présence de fourrage, se charge d’activer le piston qui presse mon fourrage. Cependant, lorsque je suis seul, il faut aussi que je veille au déchargement afin que les balles ne glissent pas par terre. En maintenant un bon rythme, il est possible d’atteindre un rendement de 4 t/h. »
Toutes les opérations se font dans une ambiance de travail très calme, car le seul bruit est celui du moteur, et encore, celui-ci ne s’active que lorsqu’il y a suffisamment de fourrage. Il en est de même pour la poussière. Comme le fourrage est très peu manipulé et dès qu’il est extrait du séchoir, il est directement posé dans la trémie, le pressage ne génère pas de poussière.
Une installation électrique spécifique
Même si la presse est livrée avec un câble de 10 m, elle nécessite tout de même une installation électrique bien spécifique pour l’utiliser en toute sécurité. « Un agriculteur ne peut pas nous appeler du jour au lendemain pour avoir la presse chez lui. Il doit au préalable modifier son installation électrique. Nous donnons donc une plaquette aux adhérents intéressés qui indique les prérequis pour leur installation », explique Francis.
Ce document spécifie que pour alimenter correctement les 15 kW de la machine, le circuit doit être doté d’un disjoncteur triphasé 40a. Pour le reste, l’entretien, est une partie minime de l’utilisation de la machine. En effet, les seuls graisseurs sont ceux du plateau pose à terre, les fils doivent aussi être huilés pour bien glisser.
« Nous arrivons à limite de ce que la presse à poste fixe peut absorber en termes de temps de travail. Elle tourne presque en non-stop durant une période qui s’étale de février à août », indique Christian. L’Intercuma a donc prévu d’investir prochainement dans une seconde presse à poste fixe qui aura exactement les mêmes caractéristiques que la première.
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