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« Je réduis le tassement avec mon chantier d’arrachage décomposé en 12 rangs »

JPS propose un chantier d'arrachage de betteraves décomposé en 12 rangs avec des machines autoconstruites.

Depuis plusieurs dizaines d’années, Jean-Paul Soyez arrache des betteraves avec des chantiers décomposés de sa fabrication, travaillant sur 12 rangs.

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Depuis 1994, Jean-Paul Soyez, entrepreneur du Nord propose une prestation d’arrachage de betteraves avec un chantier atypique et autoconstruit. Il utilise en effet des arracheuses de 12 rangs et des débardeuses aux proportions impressionnantes, qui l’on fait connaître dans sa région et au-delà, sous la marque JPS. Il travaille aujourd’hui avec 4 chantiers décomposés. L’objectif pour Jean-Paul Soyez est d’arracher en tassant le moins et le plus localement possible, se différenciant ainsi des intégrales qui présentent un tassement sur toute la surface de la parcelle. Il met ainsi en avant un « tassement 3 à 5 fois inférieur » et un travail autonome en continu.

Sortir de terre

Pour un tel chantier, l’organisation doit être bien huilée. Le système décomposé de JPS regroupe deux ensembles, le premier reçoit l’effeuilleuse et l’arracheuse, il est emmené par un tracteur Massey Ferguson 8S.205. Le second est une débardeuse automotrice. L’ensemble qui arrache, a la particularité de travailler sur 12 rangs. L’effeuilleuse, composée de deux blocs de 6 rangs, est montée sur le relevage avant. Les fanes sont évacuées par un tapis à chaînes. « Chaque côté en possède un, explique Jean-Paul Soyez. Ces tapis peuvent ainsi déposer les fanes à gauche ou à droite de l’effeuilleuse, sous forme de petit andain qui sera éparpillé par la débardeuse ».

Derrière le tracteur, l’arracheuse est elle aussi pensée et fabriquée par l’entreprise JPS. C’est une machine traînée, munie d’un essieu directeur et moteur à son extrémité. « Les betteraves sont extraites par des socs oscillants. Ces derniers ont été adaptés à partir de ceux des marques Franquet et Barigelli. Elles arrivent ensuite sur les 4 premières turbines, réparties sur la largeur de la machine. L’entraînement de ces turbines et des socs se fait avec la prise de force du tracteur ». C’est l’arrachage qui détermine la vitesse du chantier. Une culture propre et homogène facilitera l’arrachage, qui pourra aller jusqu’à une vitesse de 8 km/h.

Pour un travail de précision, l'arracheuse est munie d'un palpeur guidant le timon hydraulique. (©  Louis Duval/GFA)

Derrière ces 4 turbines, deux autres font office d’andaineur : « Ces grandes turbines gèrent chacune 6 rangs de betteraves. En plus de nettoyer la récolte, elles la regroupent et la déposent dans un andain central pour faciliter le travail de la débardeuse. En revanche, ces dernières ne sont pas entraînées par le tracteur mais par un moteur thermique directement placé sur l’arracheuse. Il fonctionne au GNR et anime également le pont arrière moteur. Ce dernier n’était pas utilisé sur ce chantier car la terre est relativement sèche, mais au vu de l’année c’est une exception », sourit Jean-Paul Soyez.

Afin de garantir un travail dans toutes les conditions, les arracheuses possèdent un pont moteur directionnel. (©  Louis Duval/GFA)

Ramasser et décharger

Une fois en ligne, les betteraves sont prêtes à être débardées. C’est à ce moment que la seconde machine intervient. La débardeuse automotrice possède un châssis articulé et 4 essieux avec un à l’avant où se trouvent le moteur et la cabine et les autres à l’arrière, sous la trémie. « Les pneus arrièrent sont en 68x50.00-R32 (1 341 mm de large), ce qui augmente la surface au sol et réduit le tassement. En revanche, aujourd’hui il est compliqué de se procurer de telles références, même s’ils sont aux normes européennes, je dois les importer d’Amérique ».

Le ramassage s’effectue à l’avant de la débardeuse grâce à deux turbines qui placent les betteraves directement dans un circuit de 5 turbines de nettoyage, débouchant sur l’élévateur. Ce dernier conduit la récolte dans la trémie à fond mouvant de 75 m3. Deux vis sans fin sont présentes en hauteur pour répartir les betteraves.

Travaillant à 12 km/h, la débardeuse répartie en même temps l’andain de fanes sur plusieurs mètres, à l’aide d’un soleil rotatif incliné. De cette façon, la parcelle est laissée avec une surface uniforme. En plus de surveiller le flux de betteraves récolté, Dominique le chauffeur, doit aussi réfléchir à son parcours dans la parcelle. Le chantier se démarque car il ne passe que tous les 12 rangs, évitant ainsi le tassement en dehors des zones où roulent les machines. « Je calcule le remplissage de chaque longueur pour terminer les lignes en même temps que la trémie. Ainsi, je fais en sorte que la débardeuse soit pleine quand j’arrive au silo et j’évite de rouler avec la trémie remplie ».

En chargeant les betteraves, la débardeuse étale l'andain de fanes à l'aide d'un soleil rotatif. (©  Louis Duval/GFA)

Résultat du chantier

Pour l’agriculteur propriétaire de la parcelle, plusieurs avantages se dégagent avec un tel chantier. « Déjà, je n’ai pas besoin d’être là puisque le chantier fonctionne tout seul. Ensuite j’ai pu voir que la consommation de carburant était plutôt faible, moins de 50 litres par hectare de betteraves ramenées au tas. Et surtout, la vitesse du chantier est plutôt bonne, entre 2 et 2,5 hectares par heure. Tout ça sans compter que je vois bien que la terre est moins tassée. Certes ce n’est pas uniforme, mais la différence est là ».

Avec des machines pouvant arracher en 45 ou en 50 cm, les tracteurs sont équipés de jumelages télescopiques. Ici un triple jumelage facilite également le respect du gabarit routier. (©  Louis Duval/GFA)

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