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Un outil actualisé pour projeter son exploitation dans le climat futur

Climadiag Agriculture propose notamment des indicateurs relatifs à l'état hydrique des sols.

La plateforme Climadiag Agriculture s’enrichit d’indicateurs et d’un nouveau jeu de données pour prédire l’évolution climatique à l’échelle locale.

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Le service climatique en ligne Canari-France, devenu Climadiag Agriculture, a fait peau neuve. Conçu via un partenariat entre Solagro et Météo-France, il permet de visualiser l’évolution d’un plus large panel d’indicateurs, gratuitement et avec une approche locale (résolution spatiale de 8 km x 8 km).

Anticiper

Ces indicateurs, plus de 220 contre 130 environ auparavant, peuvent être climatiques (nombre de jours très chauds, cumul de précipitations hivernales…) et agroclimatiques (risque de gel, de stress thermique à épiaison, date de mise à l’herbe, inconfort thermique pour les animaux…). Et ce pour trois horizons : 2030 (France à +2°C), 2050 (France à +2,7°C), ainsi que 2100 (France à +4°C).

« C’est important de pouvoir montrer ces trajectoires d’évolution climatiques pour la prise de décision d’aujourd’hui, mais aussi de moyen terme », appuie Nicolas Métayer, de Solagro.

Exemple de visualisation de l'évolution de l'indicateur agroclimatique qui rend compte du stress thermique à épiaison-floraison des céréales (nombre de jours où la température excède 25°C), à Longvic (Côte-d'Or). La médiane passe de 19 jours en 2010 à 27 jours en 2050 ; le maximum de 50 jours à 56 jours. (©  Climadiag Agriculture)

Précocification des cycles

La liste des indicateurs est globalement appelée à s’étoffer au fil du temps. Des indicateurs phénoclimatiques (suivi précis des stades phénologiques) seront prochainement mis en ligne pour le blé tendre, le blé dur, le maïs grain, le maïs ensilage et les prairies. Cette nouvelle catégorie est le résultat d’une collaboration avec l’Inrae d’Avignon.

« Cela permet de visualiser graphiquement la précocification des cycles qui se met en place », souligne notamment Nicolas Métayer. La pomme de terre et la vigne pourraient compléter la liste à l’avenir.

Horizon commun

Climadiag Agriculture mobilise un nouveau jeu de données pour ses projections, et tourne avec dix-sept modélisations climatiques, contre une dizaine auparavant. « L’outil s’inscrit désormais pleinement dans la trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (Tracc), qui fixe un horizon commun aux politiques d’adaptation », explique Sophie Martinoni-Lapierre, directrice de la climatologie et des services climatiques de Météo-France.

Et Nicolas Métayer insiste : « Nous maintenons la performance de l’outil, avec un temps d’attente des résultats limité à 3-5 secondes. » Climadiag Agriculture a été conçu pour être un outil au service des conseillers agricoles, mais il peut également être utilisé par les agriculteurs eux-mêmes. Des indications aident la lecture des graphiques.

« Il y a un besoin »

« Depuis le 15 juillet, date du basculement vers Climadiag Agriculture, 1 700 calculs sont réalisés par mois en moyenne, contre 1 200 au premier semestre de 2024, chiffre Nicolas Métayer. On franchit encore un cap : il y a un besoin de projection. »

D’autres outils en ligne existent sur la thématique. AgroMetInfo, développée par l’Inrae, permet de suivre des indicateurs basés sur les données de l’année et de les comparer à la moyenne des trente dernières années. Un positionnement différent de Climadiag Agriculture, qui produit des calculs uniquement sur des projections climatiques.

Solagro propose également la plateforme Awa, qui explore notamment des pistes d’adaptation, et la plateforme Osaé, qui recueille de témoignages d’agriculteurs ayant mené des réflexions sur la vulnérabilité de leur exploitation.

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