Prévenir l’établissement du longicorne à col rouge
La Commission européenne vient de publier un nouveau règlement d’exécution pour lutter contre cet organisme de quarantaine prioritaire qui a pour hôtes habituels les arbres du genre prunus tel que l’amandier, l’abricotier, le pêcher, le prunier ou encore le merisier.
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La Commission Européenne a publié au Journal officiel de l’Union européenne du 16 décembre 2025 le règlement d’exécution 2025/2520 instaurant des mesures pour prévenir l’établissement et la propagation du longicorne à col rouge (Aromia bungii) ainsi que des mesures d’éradication et d’enrayement de cet insecte dans des zones délimitées. Ce texte abroge la décision d’exécution (UE) 2018/1503.
Le règlement d’exécution 2019/2072 qui concerne les exigences visant à prévenir l’entrée et la propagation d’Aromia bungii (Faldermann) sur le territoire de l’Union européenne a de plus été modifié. La liste de végétaux, produits végétaux et autres objets provenant de pays tiers, ainsi que des exigences particulières relatives à leur introduction sur le territoire de l’Union a notamment été mise à jour.
Arrivé en 2011 en Europe
Aromia bungii (Faldermann) est un organisme de quarantaine prioritaire nuisible qui fait l’objet de mesures d’urgence dans l’Union européenne. En 2011, cet insecte a en effet été découvert pour la première fois dans un arbre en Allemagne, puis de nouveau en 2016. En 2012, il a été signalé en Italie puis en 2013 et 2017. Son éradication est en cours dans ces deux pays. Pour le moment ce longicorne n’a pas encore été détecté sur le territoire français.
Originaire d’Asie et d’Extrême-Orient russe, ce coléoptère se développe principalement sur des arbres du genre Prunus. « Les voies potentielles d’introduction sont le bois et les produits faits de bois, les matériaux d’emballage en bois et les plants de pépinières de Prunus », précisait dernièrement le Bulletin de santé du végétal (BSV) Jevi (Jardins Espaces Végétalisés et Infrastructures) Grand-Est.
Le BSV ajoutait : « les dégâts larvaires peuvent induire une réduction de croissance marquée de l’arbre hôte. Ils sont visibles par la présence de sciure de couleur rougeâtre sur les branches, le tronc et/ou le sol. Il est aussi possible d’observer la présence de trous d’émergence de l’insecte adulte à la base du tronc (forme ovale, jusqu’à 16 mm de diamètre maximum). »
Zone délimitée
Le règlement demande aux autorités compétentes d’effectuer des prospections annuelles sur leur territoire afin de détecter la présence éventuelle de cet organisme de quarantaine prioritaire. Et lorsque sa présence est officiellement confirmée, l’État membre concerné doit établir sans délai une zone délimitée pour l’éradiquer.
Cette dernière englobe tous les végétaux infestés et tous ceux susceptibles d’être infestés dans un rayon d’au moins 100 m autour des végétaux infestés. Elle se compose également d’une zone tampon d’une largeur d’au moins 2 km au-delà de la limite de la zone infestée dans le cas d’une zone délimitée d’éradication ou d’au moins 4 km dans le cas d’une zone délimitée d’enrayement, c’est-à-dire où l’organisme nuisible spécifié ne peut être éradiqué.
Des dérogations sont possibles, comme par exemple si la reproduction de l’organisme nuisible est impossible en raison de sa biologie. L’autorité compétente devra alors prendre toutes les mesures pour assurer l’éradication rapide de l’insecte.
Mesures de lutte
Justement le texte précise les mesures que les autorités doivent prendre pour éradiquer le longicorne dans les zones infestées. Parmi celles-ci :
- l’abattage immédiat des végétaux infestés et des végétaux présentant des symptômes causés par le longicorne à col rouge. Leur déracinement complet doit être effectué si des galeries larvaires sont observées en dessous du collet de la racine du végétal infesté ;
- l’abattage dans un rayon d’au moins 100 m de tous les Prunus spp. destinés à la plantation, autres que les semences, dont le tronc ou le collet de racine a un diamètre de 1 cm ou plus ;
- l’enlèvement, l’examen et l’élimination en toute sécurité des végétaux abattus et du bois et des matériaux d’emballage en bois associés à l’infestation ;
- ou encore la sensibilisation du public à la menace que représente l’organisme nuisible.
Dans la zone infestée où des zones délimitées d’enrayement sont mises en place, des mesures d’enrayement assez similaires doivent être adoptées.
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