Login

« Je bénéficie de la synergie entre maraîchage et poules pondeuses »

Alban Réveille, maraîcher bio à Cazères (Haute-Garonne), a installé un poulailler à proximité de ses parcelles il y a huit ans.

À Cazères, en Haute-Garonne, le maraîcher bio Alban Réveille a installé un atelier de poules pondeuses. Il y voit au moins deux atouts importants : les volailles détruisent les couverts comme les ravageurs.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Le maraîcher s’est fait éleveur… « Je me suis installé maraîcher en 2014 et, très vite, j’ai eu envie d’avoir des poules pondeuses », se souvient Alban Réveille, de la Ferme Intention, à Cazères (Haute-Garonne). En 2017, le natif des Vosges saute le pas et installe un poulailler « en dur » puis, trois ans plus tard, un poulailler mobile.

Aujourd’hui, ce sont 250 poules pondeuses, en deux bandes, qui peuplent cette exploitation. « Pour moi qui commercialise principalement en vente directe, c’était intéressant d’avoir des œufs comme produit d’appel, témoigne-t-il. Et puis, très vite, j’ai bénéficié de la synergie importante entre les deux ateliers. »

Ainsi, sur ses 2 500 m² de terrain dont 1 000 m² de tunnels froids, le trentenaire a choisi de travailler uniquement en primeur : « Je cultive donc environ six mois dans l’année et, le reste du temps, je mets des couverts, indique-t-il. Ils couvrent le sol du 1er juillet au 1er février au maximum, font beaucoup de biomasse pour empêcher les mauvaises herbes et ramener du carbone et de l’azote. Et puis, ils nourrissent les poules. »

Ces couverts sont en effet détruits, après broyage, par les gallinacées, « ce qui permet d’accélérer le relargage de l’azote (et donc de diminuer, aux alentours de dix le rapport carbone-azote), de repartir plus vite sur une culture. »

De l’engrais en plus

Autre avantage : la lutte contre les limaces, escargots et autres cloportes. « Ce sont des ravageurs importants des légumes au début du printemps, se félicite le maraîcher bio. Depuis que j’ai les poules, je n’ai plus de souci. Et je n’utilise plus l’anti-limaces… Sauf dans les pépinières, où elles ne vont pas. »

Une réussite qui nécessite de laisser les poules assez longtemps dans les parcelles : « L’idée, c’est que tous les couverts et tous les gastéropodes soient mangés. Si on ne les laisse pas assez longtemps, le rapport carbone-azote ne baisse pas assez et il reste des ravageurs. Et si on les laisse trop longtemps, le sol se tasse. »

Pendant qu’elles se nourrissent du couvert, les poules défèquent dans les parcelles. « Depuis onze ans, je n’ai jamais acheté un seau d’engrais, se réjouit Alban Réveille. Sauf qu’avant les poulaillers, je mettais énormément de matière organique. Donc je dépendais du paysagiste avec qui j’étais en contact et j’avais beaucoup de manutention. Là, c’est très résilient, pour un investissement de 25 à 50 euros de couverts végétaux par an. » Il choisit d’ailleurs les espèces de couverts les plus appétentes pour ses volailles : seigle, phacélie, sorgho, trèfle et sarrasin.

Quant à la bande qui se trouve dans le poulailler mobile, elle se délecte de l’herbe fraîche des abords de la ferme, en plus du grain bio. « Grâce à tout ça, le facteur de ponte est meilleur et le niveau parasitaire des poules est plus facile à gérer », assure-t-il. Le poulailler mobile, autoconstruit à partir d’un mobile-home, est déplacé avec un tracteur ou même une voiture. « C’est très imposant mais pas très lourd, rapporte-t-il. En revanche, c’est vrai que ça demande de la manutention. »

Cela dit, si c’était à refaire, il opterait uniquement pour des poulaillers mobiles : « Si le parcellaire est bien organisé, ça permet une meilleure synergie avec l’activité de maraîchage. »

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement