Creuser la piste du mulch contre l’altise du chou

Dans le cadre du projet Altiz (1), les chambres d’agriculture de la Normandie ont conduit un essai chez un producteur à Perrières (Calvados) en 2023, en testant un paillage composé de mulch de transfert sur chou chinois.

Composé de luzerne, celui-ci a permis une réduction des populations d’insectes sur cette culture particulièrement sensible. « Une épaisseur de 8 à 10 centimètres favorise la lutte contre ce bioagresseur, et la maîtrise des adventices dans un contexte où le binage est exclu », explique Valérie Patoux, conseillère en production légumière aux chambres d’agriculture de la Normandie. Elle souligne toutefois : « La dynamique de croissance est plus lente avec le mulch et la récolte a été reportée de quinze jours dans le cadre de notre essai. »

Pilotage de la fertilisation et de l’irrigation

D’autres expérimentations ont été réalisées chez des producteurs dans la Seine-Maritime et dans l’Eure avec des couverts couchés. S’ils permettent de limiter les pressions d’altises, les rendements et salissements sont fortement impactés. « Dans tous les cas, il convient d’adapter l’itinéraire technique », retient Valérie Patoux. Elle souligne l’enjeu de disposer de matériel adapté pour la mise en place du mulch puis la plantation.

Lorsque le paillage est issu d’un couvert broyé, fauché ou couché, le pilotage de la fertilisation et de l’irrigation s’avère en outre plus délicat. La conseillère ajoute : « La gestion des altises et la maîtrise des dégâts foliaires sont facilitées lorsque la culture est poussante. » En contribuant à la vie du sol, le mulch a ainsi un intérêt même si sa mise en œuvre peut s’avérer complexe.

Tous les résultats du programme sont à retrouver en ligne.