Des plantes compagnes dans les betteraves
Des essais conduits dans le cadre du plan national de recherche et d’innovation (PNRI) ont montré que l’avoine ou l’orge réduit l’attractivité des pucerons et donc le risque de jaunisse de la betterave.
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L’Institut technique de la betterave (ITB) et les services agronomiques des sucreries ont testé l’implantation de plantes compagnes de 2021 à 2023 dans le cadre du plan national de recherche et d’innovation (PNRI) pour trouver des solutions contre la jaunisse de la betterave.
35 % de pucerons en moins
« L’avoine rude et l’orge de printemps ont permis de réduire le nombre de pucerons verts Myzus persicae par betterave dans la moitié des cinquante-quatre essais qui ont été menés dans toutes les régions betteravières », explique Hugues Bergamini, délégué régional pour l'Île-de-France et Yonne de l’ITB.
Sur l’ensemble des comptages réalisés d’avril à juin, le nombre de pucerons a été réduit de 35 % en moyenne. Les essais sont reconduits en 2024. « Les graminées réduisent l’attractivité de la betterave pour les pucerons, souligne Hugues Bergamini. Mais les mécanismes, sûrement visuels et/ou olfactifs, qui sont à l’origine de ce comportement ne sont pas encore précisément identifiés. »
Concrètement, il est recommandé de semer de l’avoine rude ou de l’orge de printemps à 75 grains/m² au maximum, juste avant le semis des betteraves lors de la préparation du sol avec un combiné herse et semoir en ligne, ou à la volée.
Limiter la concurrence
« Nous avons observé dans nos essais que les plantes compagnes concurrencent la betterave très tôt, ce qui peut générer des pertes de rendement. Il faut donc les détruire avec un antigraminées dès le stade 4 feuilles des betteraves, et ne pas dépasser le stade 6 feuilles, insiste-t-il. La betterave sera alors plus robuste pour faire face aux éventuelles attaques de pucerons. »
Si les plantes compagnes freinent la dynamique des pucerons dans la parcelle, « une protection aphicide reste néanmoins nécessaire selon la pression des ravageurs », précise le délégué régional. Le risque jaunisse semble par ailleurs élevé cette année car « les premiers pucerons pourraient arriver sur des betteraves aux stades végétatifs très jeunes à cause de semis retardés par les mauvaises conditions climatiques », constate Hugues Bergamini.
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