« Je cherche des solutions pour limiter l’impact des mulots, pigeons et corvidés »
Chez Rodolphe Lormelet, exploitant en techniques simplifiées, la gestion des ravageurs vertébrés représente un défi.
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Spécialisé en grandes cultures à Versainville (Calvados), Rodolphe Lormelet a fait évoluer ses systèmes depuis 2021 : vers l’agriculture biologique sur une exploitation (90 ha) et vers le semis direct sur l’autre (78 ha). « Avec un pH de sol de 8 en moyenne, j’évite autant que possible le labour afin de laisser la matière organique en surface, où les conditions sont plus propices à sa dégradation, explique l’agriculteur. De plus, sur les terres ayant un faible potentiel, cela me permet de maîtriser mes charges de mécanisation. » Ces choix, ainsi que l’introduction de la luzerne et le changement climatique ont compliqué la gestion des mulots, pigeons et corvidés.
Le maïs se retrouve banni
Ces dernières années, Rodolphe Lormelet constate que la pression des mulots s’est fortement accrue. D’après lui, la luzerne en place pendant trois ans, la réduction des populations de renards et des hivers doux ont favorisé la prolifération de ces rongeurs. Il dresse un lourd bilan : « Ils sont à l’origine de fonte de semis mais attirent également les sangliers. J’utilise du Ratron GL sur la partie conventionnelle, que j’applique avec une canne de distribution équipée d’une gâchette. »
Intervenant en moyenne tous les deux ans, il juge les résultats satisfaisants avec une diminution de population qu’il estime de l’ordre de 60-70 %. Pour la partie en bio, il a tenté cet hiver un passage de vibro dans la luzerne puis un roulage.
Il a aussi adapté sa rotation : « J’ai exclu le maïs du fait de l’impact des corvidés et sangliers. » Il déplore néanmoins des attaques de corbeaux sur blé après tournesol en cas de pertes à la récolte. Ces oiseaux viennent gratter après le semis de blé et déracinent alors les plantules.
Face à cette pression, il s’est équipé de trois bazookas rotatifs et programmables pour un coût unitaire de 450 à 480 euros incluant le pied. « Un bazooka suffit pour cinq hectares, je les programme en mode aléatoire afin d’éviter l’adaptation des corvidés. » Chaque bouteille de gaz dure entre quatre et six semaines.
Des haies en projet
Du côté des pigeons, la menace se fait sentir plutôt sur tournesol, au semis ou dans les 15 jours avant la récolte. Mais ils sont parfois présents sur pois au semis et en début de remplissage du grain. Rodolphe Lormelet a opté pour les cerfs-volants, d’un coût unitaire de 80 euros avec le pied, chacun étant efficace sur environ trois hectares. Il trouve leur résultat satisfaisant.
Parmi les pistes complémentaires pour faciliter la gestion de ces ravageurs, il prévoit l’implantation de haies en relation avec un GIEE consacré à cette thématique. « Elles offriront des perchoirs pour les rapaces, ce qui sera plus adapté pour moi que l’installation de perchoirs dans mes parcelles », explique le normand.
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