Des plantes de service en fruits et légumes
Introduites dans les cultures ou à proximité, certaines plantes favorisent la présence des auxiliaires qui aident à contrôler pucerons, thrips et punaises.
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L’utilisation de plantes de service se développe en maraîchage et en arboriculture, car elle permet d’améliorer l’efficacité de la lutte intégrée, en favorisant la présence d’auxiliaires capables de réduire la pression des ravageurs. Le 17 octobre, le centre CTIFL de Bellegarde, dans le Gard, a fait le point sur les essais en cours et sur les différentes fonctions remplies par ces plantes, qu’il s’agisse de fournir le gîte et le couvert aux auxiliaires, de repousser les ravageurs ou encore de piéger ceux-ci.
Favoriser l’installation précoce des auxiliaires prédateurs des pucerons
« Sous abri, nous cherchons comment favoriser l’installation précoce des auxiliaires prédateurs des pucerons qui font des dégâts sur les aubergines, afin que ceux-ci soient opérationnels dès la plantation », explique Sébastien Picault, du centre CTIFL de Carquefou en Loire-Atlantique. Pour atteindre cet objectif, il a testé des plantes ressources comme l’alyssum, la sauge ou l’achillée, qui fournissent du nectar et du pollen aux auxiliaires, ainsi que des plantes banques comme l’ortie ou la tanaisie, qui abritent des pucerons inoffensifs pour les aubergines mais très appréciés des auxiliaires.
« C’est avec les orties que nous avons obtenu les meilleurs résultats. En y associant une bande de plantes pérennes qui abritent également des auxiliaires, nous avons réussi à réduire très fortement les dégâts par rapport à un témoin sans plantes de service », note-t-il.
Des composés volatils
En arboriculture, l’Inrae d’Avignon, dans le Vaucluse, teste des plantes répulsives comme la menthe poivrée. « Cette plante émet des composés volatils organiques. En laboratoire, ceux-ci perturbent les colonies de pucerons verts du pêcher, tout en favorisant la présence de certains auxiliaires comme les syrphes. En verger, nous avons observé une légère réduction des dégâts. Il reste à trouver comment concentrer ces composés, peut-être en fauchant la menthe aux périodes clés », envisage Julia Borg, de l’Inrae.
Dans les vergers, l’Association nationale des producteurs de noisettes (ANPN) et la coopérative Unicoque mènent des essais avec des bandes de plantes pièges implantées en bordure de parcelle, là où les punaises font le plus de dégâts. « Le tournesol, le soja et le sorgho attirent ces ravageurs, que nous pouvons ensuite éliminer dans ces bandes », explique Guillaume Martel, de l’ANPN.
En 2023, celles-ci ont permis de réduire les populations de punaises. « Nous allons poursuivre sur plusieurs années et sur plusieurs sites », note-t-il. Pour développer plus largement l’usage de ces plantes de service, il reste en effet à bien caler les dispositifs, confirmer les résultats, évaluer les coûts et mieux organiser l’approvisionnement en semences et en plants.
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