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Des champs de lavande ravagés par une chenille dans le Sud-Est

Le lavandiculteur et président du Cihef, Alain Aubanel enregistre entre 50 et 70 % de dégâts de chenilles sur ses parcelles.

Des parcelles de lavande ont été ravagées par une chenille dans le sud-est de la France, en particulier dans la Drôme et les zones en altitude, alors que la récolte se termine en Provence.

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Les parcelles touchées par cette chenille s’étendent « de la Drôme au Vaucluse en passant par les Alpes-de-Haute-Provence, avec entre 20 à 100 % de perte pour certains », affirme Alain Aubanel, président du Cihef (Comité interprofessionnel des huiles essentielles françaises), contacté mardi par l’AFP. Les exploitants les plus affectés se trouvent « au plateau d’Albion ou encore dans les Baronnies, dans la Drôme, où ils ont presque tout perdu », précise Alain Aubanel, lui-même producteur distillateur à Chamaloc. Eliane Bres, présidente de la coopérative France Lavande et productrice à Brette, dans la Drôme, évoque « une catastrophe pour les lavandiculteurs » et des pertes « entre 30 et 80-90 % » pour les exploitations concernées.

Un drame vite arrivé

Les champs de lavande d’Alain Aubanel ont rapidement changé de couleur. « Le bleu a viré au gris très vite. De loin, ça donne visuellement le même impact que la sécheresse », décrit le producteur à l’antenne de France Inter ce mardi 1er août 2023. Le malheur est arrivé « avec un coup de sirocco autour du 15 juin », explique-t-il. Un papillon venu de l’Afrique du Nord avec le vent a pondu dans les champs de lavande, et trois semaines après, les chenilles noctuelles sorties de leur cocon se sont attaquées aux fleurs.

« Ce n’est pas la première année que cela nous arrive, mais c’est la première année avec une telle intensité, reprend Alain Aubanel. Nous avions déjà vécu ça en 2018 et en 2019, mais on avait vu les papillons, on savait que les chenilles allaient arriver. On avait pu sauver une grosse partie de la récolte. » Cette année, le lavandiculteur a constaté trop tard la présence de chenilles. « Il y avait pratiquement une chenille sur chaque tige de lavande », déplore-t-il. À titre personnel, j'enregistre entre 50 et 70 % de dégâts sur ces parcelles.

D’autres inquiétudes

Il faudra encore « quelques jours avant d’identifier les dégâts » complètement, note Alain Aubanel. « En théorie, il n’y a pas d’aide (de l’État) car ce n’est pas considéré comme une calamité. Mais s’il ne se passe rien, des gens vont faire faillite », s’inquiète-t-il.

« Elles adorent la lavande, ne peut que constater Éliane Bres. On ne sait pas trop ce qui va se passer (pour les récoltes futures), le technicien travaille d’arrache-pied. » Son exploitation de 35 hectares devrait enregistrer des pertes à hauteur de 40 %. La coupe est déjà terminée, entamée dès que le ravageur a été observé au milieu des cultures. Elle a été réalisée en une dizaine de jours, au lieu de 20 en temps normal. « L’impact sera moins important que pour d’autres », avance-t-elle.

Les producteurs de lavande sont déjà sous la pression des cours qui se sont effondrés depuis trois ans, rappelle Alain Aubanel. « Les exploitations qui ne sont pas spécialisées que dans la lavande, comme ceux qui produisent aussi des céréales à côté, seront moins pénalisés », estime-t-il.

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