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Comment faire quand on a du mal à prendre des décisions ?

Choix du menu, d’une tenue, du lieu de vacances, d’une nouvelle orientation professionnelle… J’ai toujours beaucoup de mal à se décider. Ce trait de caractère impatiente mon entourage. Que faire ? Réponse de Geneviève Muller, coach et formatrice à Thionville (Moselle) (1).

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« Parmi les femmes qui viennent me consulter pour un autre motif, je constate que beaucoup réagissent comme vous, explique Geneviève Muller, coach et formatrice à Thionville (Moselle). Que ce soit pour du futile, comme l’achat d’un vêtement, ou un choix déterminant dans leur parcours de vie, elles n’arrivent pas à se décider. Cette façon de fonctionner, qui agace ceux qui sont prompts à trancher, peut provenir de plusieurs facteurs. Elle s’explique tout d’abord par la charge mentale, surtout chez les 25-45 ans. Les jeunes femmes, dont le quotidien est lourd entre famille, travail, tâches domestiques, ne savent plus où donner de la tête. Une expression qui prend là tout son sens. Elles se focalisent sur le fonctionnement à court terme mais n’ont plus « le temps de cerveau disponible » dès que cela sort de leur cadre habituel. »

Angoisser à l’idée de se tromper

« Autre hypothèse : les réflexes liés à notre éducation. Nos parents et professeurs nous ont dit : « Sois fort, fais des efforts, fais plaisir, fais vite. » Mais ce sont des injonctions limitantes, car nous craignons toujours de ne pas y satisfaire. C’est le même phénomène avec un supérieur exigeant. La personne angoisse à l’idée de se tromper quand une décision est à prendre. Alors elle préfère ne pas prendre de risque, restant dans le flou. Mais c’est une zone de confort inconfortable et ces absences de choix révèlent un manque de confiance en soi. L’impression de toujours rater quelque chose, un autre plat alléchant, un métier plus lucratif, peut aussi expliquer cette attitude. Les réseaux sociaux ont amplifié ce phénomène, profondément humain, nous mettant face à un panel trop large d’opportunités. »

« Enfin, il y a l’angoisse du jugement. Nombreux sont ceux qui ne font pas les mêmes choix sous le regard d’un autre. Une femme n’achètera pas la même tenue si son mari, à ses côtés, donne son avis. À l’intérieur d’un couple se jouent beaucoup de choses dans ce domaine, avec toujours la crainte de décevoir. Pour limiter ces indécisions, vous devez travailler sur vous et apprendre à dire non. S’interroger : qu’est-ce que je veux ? Et non mon compagnon, mon chef, mes parents. Vous n’avez pas besoin d’une validation extérieure à chaque pas. C’est donner trop de pouvoir aux autres. Obligez-vous d’abord à répondre à la question : qu’est-ce que je risque si je prends cette décision ? Souvent les suites seront minimes, limitées dans le temps, peu impactantes pour les autres. Nous avons tous le droit de nous tromper, si nous savons en tirer les conséquences. »

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