Comment garder le lien avec ses enfants étudiants
Mon fils est étudiant dans une école d’ingénieur, loin de chez nous. Il donne peu de nouvelles, cela me peine. Comment ne pas être trop dans l’attente ? Réponse avec Dominique Hallé, psycho-praticienne à Montenach (Moselle).
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« Le syndrome du nid vide affecte environ un tiers des femmes dont les enfants quittent la maison, décrit Dominique Hallé. Les hommes peuvent être touchés, mais dans une moindre mesure, car ce sont les mères qui ont généralement veillé sur la “couvée”, investissant temps et d’énergie. Ce cap est difficile à passer d’autant qu’il survient à la cinquantaine quand débute la ménopause. Des études montrent que ce syndrome dure en moyenne neuf mois, l’équivalent d’une grossesse, avec des symptômes similaires à ceux du baby blues. C’est à ce moment aussi que les parents se retrouvent en tête à tête. Il leur faut réinvestir leur relation, sous peine de voir se fissurer le couple, voire qu’il n’éclate. »
« Se préparer en amont, dès la petite enfance »
« Cette peine que vous ressentez est liée à la peur de l’abandon, précise Dominique Hallé. Elle est d’autant plus forte que vous vous êtes beaucoup investie dans votre rôle de maman, faisant passer vos besoins en arrière-plan. Prévenir cet éventuel mal être se prépare en amont dès la petite enfance. J’explique aux jeunes parents qu’il faut savoir être égoïste, c’est-à-dire se ménager du temps pour des loisirs, seul et avec son conjoint. Attention à ne pas trop investir la relation filiale. Pour franchir ce cap, vous devez apprendre à changer de rôle, passer de celui de mère à quelque chose d’élargi amicalement, socialement, et surtout avoir des projets à moyen et long terme. Pour se préparer à cette séparation, les parents peuvent aussi inciter le grand ado à partir, pour des vacances, un petit boulot l’été, afin de faire des microcoupures. Cela les rassurera, leur apprendra à lui faire confiance. »
« Recevoir des messages régulièrement se négocie en amont avec votre fils, reprend Dominique Hallé. D’autant qu’il est facile désormais d’échanger, avec les messageries, la visio. Expliquez-lui que vous souhaitez avoir un message au moins une fois par semaine, non pour le surveiller, mais pour vous assurer que tout va bien, surtout s’il loge seul. Votre peine est aussi liée à la perte du contrôle sur ce fils qui vivait jusqu’alors chez vous. Laissez-lui faire ses propres expériences, comme vous avez fait les vôtres. Enfin, ne le culpabilisez pas, en mode “tu m’oublies”. Cela ne servira à rien si ce n’est à rendre la relation encore plus pesante. Faites-lui comprendre que vous êtes là s’il le faut, disponible en cas de problème. »
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