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Question à... Emeline Yverneau (1), psychologue à Giez (Haute-Savoie) « En matière de bien-être psychique, mieux vaut prévenir que guérir »

Photo d'illustration

« Mon fils vient d’entrer en seconde. Ses résultats ont chuté en classe de troisième. C’était jusqu’alors un bon élève, mais il a mal vécu la crise sanitaire. Il me paraît relativement bien dans sa peau. Une personne de mon entourage me suggère qu’il consulte un psychologue. Mais est-ce vraiment nécessaire ? »

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« L’adolescence est une période de transition entre l’enfance et l’âge adulte. De nombreux parents voient encore leur fille ou leur fils comme un enfant. Or, celle-ci ou celui-ci recherche de l’autonomie, il faut en prendre conscience. Le jeune s’ouvre sur le monde et développe à cet âge des liens sociaux. Le Covid est venu freiner cet élan. La guerre en Ukraine ajoute un sentiment d’insécurité qui participe au mal-être. Sans oublier l’évolution du climat, dont les enfants d’agriculteurs mesurent bien plus les conséquences que les citadins, au vu par exemple des récoltes de leurs parents.

Vous vous inquiétez de la chute des résultats scolaires de votre fils. Ceux-ci sont souvent valorisés et privilégiés dans notre société. Or, il s’agit d’être attentif au bien-être général de son enfant et non uniquement à ses notes. Elles peuvent constituer un signal d’alarme, mais ne doivent pas être pour autant une fixation. Votre fils rencontre peut-être des difficultés avec une matière, un enseignant ou encore son groupe de classe.

Ouvrez le dialogue avec votre enfant. Abordez la question clairement, sans pour autant êtes intrusif.  Dites-lui que vous avez constaté un changement dans son attitude, ce qui n’est pas forcément négatif, mais que cela vous interpelle. Evoquez vos inquiétudes. Montrez que vous êtes présent. La crise sanitaire a permis de lever les tabous concernant le mal-être psychique et d’oser aborder ce sujet en famille.

S’il ne se sent pas prêt à échanger avec vous, il peut le faire avec un proche ou un professionnel qui apportera un regard extérieur. Sur ce dernier point, il sera plus rassurant de consulter un psychologue qui nous a été recommandé, plutôt qu’un inconnu. Celui-ci doit convenir à l’adolescent et aux parents. En matière de bien-être psychique, mieux vaut prévenir que guérir ».

© DR - Emeline Yverneau est psychologue à Giez (Haute-Savoie).

(1) emelineyverneau-psychologue.fr

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