Question à… Marie-Ségolène Boiron, conse Le couple et la famille, un véritable socle en temps de crise
Éleveurs, mariés depuis dix ans et parents de trois enfants de 1 à 8 ans, nous sommes très touchés par la crise agricole. Les questions financières créent fréquemment des tensions dans notre couple. Comment faire pour que la crise économique n’ébranle pas notre famille, ce que nous avons de plus cher ?
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Une crise est une situation où les principes sur lesquels repose une activité sont remis en cause. Alors qu’elle peut être vécue comme un effondrement, elle est en fait un passage, une invitation à s’adapter, à évoluer par rapport à des données nouvelles. Bien des crises peuvent percuter de plein fouet une famille : maladie, deuil, chômage, etc., ce qui se traduit par de l’angoisse, la sensation de se trouver dans une impasse, la peur du lendemain. On a l’impression d’être dans un tunnel sans issue, alors qu’il s’agit d’avancer. Nos proches, et particulièrement nos conjoints, sont nos compagnons de route dans cette traversée, par l’amour qui nous lie.
Il y a des forces à prendre si l’on va puiser à la source de cet amour.« C’est de sentir ma femme toujours présente à mes côtés, qui m’a permis de traverser l’épreuve », me disait récemment Gilles, un arboriculteur lourdement éprouvé. Cette crise économique peut être l’occasion pour chaque conjoint de se poser, de s’écouter et d’écouter l’autre pour reprendre pied et redonner du sens et de la vie à la relation de couple.
L’écoute mutuelle et bienveillante, le regard positif sur l’autre et la confiance renouvelée sont les trésors cultivés tout au long de la vie de couple, qui vont plus que jamais baliser le chemin de solidarité dans l’épreuve. Comme vous le dites si justement, il ne faut pas laisser la morosité contaminer votre foyer. La famille est le lieu de la vie par excellence. Elle est un vrai rempart contre le découragement. Quand la conjoncture est difficile, il y a des forces et de la joie à prendre dans les petits rien du quotidien partagé – un câlin d’un enfant, les premiers pas du benjamin –, qui prennent une saveur particulière. Ne manquez aucun des rituels qui rassemblent et font du bien à votre famille (et à vous) : le coucher des plus jeunes, les anniversaires, qui rappellent que la vie continue, malgré tout. Car pour reciter Gilles : « Ma joie est de voir que même si c’est difficile, notre famille reste unie. Voir mes enfants grandir est pour moi le principal. » Sa façon à lui d’exprimer où se situe l’essentiel, de remettre les difficultés économiques à leur juste place.
(1) Cabinet Raphaël, www.cabinetraphael.fr
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