Login

Bien utilisés, les EPI réduisent les risques liés aux produits phytosanitaires

Le port d'un tablier en plus de la combinaison de travail est obligatoire lors de la préparation de la bouillie.

Un ensemble de 48 études sur 500 agriculteurs montre que les équipements de protection réduisent de 90 % l’exposition aux produits phyto.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

En première ligne face aux risques d’exposition aux produits phytosanitaires, les agriculteurs peuvent compter sur leurs équipements de protection individuelle (EPI) pour réduire la contamination. Leur efficacité est même plus importante que prévu, selon une publication scientifique récemment parue dans le Journal of Consumer Protection and Food Safety. Cette dernière recense les résultats de 48 études portant sur 500 agriculteurs et les effets des gants et vêtements de protection. Les expérimentations se sont déroulées en conditions réelles d’utilisation d’un pulvérisateur, sans exclure les pratiques inappropriées.

Performances des gants

Selon les études, la réduction de l’exposition des mains par les gants est de 95 % lors de la préparation de la bouillie et de 91,1 % pendant l’application. Ce dernier chiffre est néanmoins impacté négativement par les traitements avec des pulvérisateurs à dos et les tracteurs sans cabine. Avec un pulvérisateur automoteur, l’efficacité des gants atteint de 97 à 100 % selon les chauffeurs. Le point négatif est l’accumulation de pratiques inadaptées lors du nettoyage du matériel.

L’étude pointe ainsi une mauvaise utilisation, notamment lors du retrait des EPI, ce qui entraîne la présence de résidus sur les mains des opérateurs. Pendant les phases de préparation de la bouillie et de nettoyage de l’appareil, la réglementation française requiert le port de gants réutilisables en nitrile. Pendant le travail, le chauffeur doit porter des gants à usage unique.

Protection du corps

Pour le corps, les études montrent une réduction de l’exposition grâce aux combinaisons de travail de 96,4 % lors de la préparation de la bouillie et de 94,9 % lors de l’application. Néanmoins, il est indispensable de noter qu’un vêtement en tissu seul n’est pas suffisant pendant la préparation de la bouillie, qui expose aux produits concentrés. Pour cette étape, le cadre réglementaire français prévoit le port d’un EPI chimique plus protecteur (combinaison à usage unique de l’industrie chimique) à la place de la combinaison de travail.

Il est toutefois autorisé de porter un EPI partiel, sous la forme d’un tablier de préparation, au-dessus de la combinaison de travail. Cette combinaison d’un EPI vestimentaire et d’un EPI partiel est également la solution adaptée pour nettoyer le pulvérisateur. La protection des yeux par des lunettes ou un écran facial n’est nécessaire que lors de la préparation de la bouillie, même si des projections lors du nettoyage ne sont pas à exclure. Enfin, la protection respiratoire concerne les traitements en tracteur sans cabine (arboriculture et maraîchage) et la préparation du mélange.

Pas que les EPI

Face à ces résultats encourageants, Phytéis rappelle néanmoins que la prévention du risque ne doit pas se résumer au port des EPI mais repose sur quatre piliers. La priorité est l’organisation du travail avec des locaux aux normes, un point d’eau à proximité et une délimitation précise de la zone de travail. La lutte contre la contamination passe aussi par le respect des règles d’hygiène avec le lavage des mains systématique et une douche en fin de chantier, avant d’entamer une autre activité, professionnelle ou personnelle.

Le troisième pilier est le port des EPI, leur manipulation correcte et leur stockage adapté. Ainsi, l’erreur la plus fréquemment commise est de stocker les gants de préparation de la bouillie dans la cabine. Au niveau du tracteur ou de l’automoteur, le montage de filtres de cabine en bon état préserve les voies respiratoires du chauffeur. Ces filtres doivent être démontés après les chantiers, en portant les EPI adaptés. Enfin, la contamination directe par le produit concentré lors de la préparation de la bouillie devrait bientôt être un lointain souvenir avec le déploiement progressif des systèmes de transfert fermé, c’est-à-dire sans ouvrir le bouchon.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement