« Nous traitons l’eau pour améliorer la « Nous traitons l’eau pour améliorer la pulvérisation »
Les cinq associés du Gaec du Bourg, en Haute-Garonne, ont installé une station de traitement de l’eau pour diminuer les doses de produits phytosanitaires.
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Démonstration et logique ont convaincu les Melac de l’intérêt du traitement de l’eau. Alain, son épouse Nathalie, son frère Christian, et leurs fils respectifs Maxime et Alexandre exploitent 440 ha de grandes cultures à Garac, sur les coteaux argilo-calcaires de l’ouest de la Haute-Garonne. « C’est d’abord la visite de fermes du Tarn et du Gers équipées de systèmes similaires qui nous a convaincus, commente Alain Melac. Le fait de regarder plus précisément les conditions d’utilisation des matières actives nous a fait prendre conscience que les paramètres liés à la qualité de l’eau pouvaient nous permettre de mieux traiter les cultures. »
Carbonates de calcium, de Fer, de magnésium
Avant de se lancer dans le processus de traitement, l’eau brute doit être analysée. « L’eau de notre lac et celle du réseau l’ont été. Nous avons dû abandonner la première, trop terreuse, pour nous focaliser sur l’eau du robinet. Les deux se révèlent par ailleurs assez dures, c’est-à-dire pouvant contenir trop de carbonates de calcium et de magnésium. » Or ces éléments peuvent former un complexe avec, par exemple, le glyphosate. Le traitement risque alors d’être moins efficace à cause d’une moins bonne pénétration des molécules. C’est l’entreprise Aquaphyto qui a installé la station de traitement. Celle-ci est composée de trois parties. « Le processus débute par une circulation de l’eau dans un préfiltre. Puis des bouteilles de résine filtrent certains éléments chimiques, explique Maxime. Trois filtres se succèdent pour retenir carbonates de calcium, de fer et de magnésium. Un bac à sel est associé au circuit pour nettoyer les résines. Sa régénération automatique se déclenche tous les 10 000 litres. »
Température, PH et conductivité
La chaudière s’allume automatiquement. « C’est essentiel pour améliorer la qualité du mélange qui sera fait ensuite avec le produit, précise Alain. Nous stoppons la chaudière lorsque la température optimale est atteinte. » En effet, pour que le traitement soit le plus efficace, les industriels de l’agrochimie sont tenus d’informer l’utilisateur sur les conditions d’utilisation des produits, notamment en termes de températures et de pH. « Cela doit apparaître dans l’information produit. Mais ce n’est pas sur l’étiquette. Il faut aller lire la fiche de sécurité. C’est parfois plus pratique avec un index des produits phytosanitaires. » Le pH est ensuite choisi et la conductivité est relevée à 900 à 1500 µS/cm contre environ 400 µS/cm au robinet.
Diminution de doses
« Au final, le traitement de l’eau nous a permis de diminuer de moitié les doses de pulvérisation lors de la dernière campagne, en gardant la même efficacité et les rendements habituels, se réjouit Alain. La maintenance ne représente qu’une visite annuelle avec changement de filtres, pour un coût de 250 euros. Le système ne consomme en outre presque rien. La chaudière fonctionne au fioul et un surpresseur a été ajouté. Le système nous a coûté dans les 20 000 euros. Nous le rentabilisons en seulement deux ans. »
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