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Itinéraire cultural Avec les biosolutions, adapter ses pratiques

Recourir à des spécialités de biocontrôle ou à des biostimulants nécessite de changer sa façon d’appréhender la protection des cultures. Avec les biosolutions, tout se joue en préventif. Et pour une efficacité optimisée, ne pas hésiter à les associer à d’autres leviers d’action.

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Alors que le marché de l’approvisionnement en santé végétale a, de 2017 à 2022, baissé de 10 points en hectares déployés, celui des biosolutions a, lui, progressé de 43 points sur cette même période. Ces chiffres, issus d’une analyse de l’institut d’études Kynetec, montrent l’engouement des utilisateurs pour ces alternatives aux produits phytosanitaires de synthèse. Mais attention, la substitution pure et simple d’un produit conventionnel par une biosolution est rarement possible. Tout est question de combinaisons, d’associations et de positionnement optimal. D’autant que leur efficacité reste souvent dépendante du climat de l’année et donc, variable d’une campagne à l’autre. Si le gain de rendement moyen à l’hectare reste, pour beaucoup d’agriculteurs, un bon indicateur de la stratégie à mettre en place, la marge nette ne doit pas être oubliée.

Miser sur le combinatoire...

Recourir à des spécialités de biocontrôle ou des biostimulants, c’est avant tout faire évoluer ses pratiques. Les mentalités aussi doivent changer. Avec un produit de biocontrôle ou un biostimulant, l’idée n’est pas, comme avec des produits phytosanitaires conventionnels, de viser 90 ou 95 % d’efficacité, mais plutôt d’accepter une certaine densité de ravageurs ou de pression maladie qui ne mettrait pas en péril la culture. L’enjeu est alors de combiner plusieurs moyens de lutte, agronomique, mécanique ou chimique, pour préserver le rendement : une stratégie où les biosolutions ont désormais toute leur place. Recourir à ces spécialités permet également de préserver l’efficacité des molécules phytosanitaires du marché, en limitant leur usage et donc, l’apparition de résistances.

... et le préventif

Mais en matière de biosolutions, tout se joue en préventif. Il faut donc bien identifier l’objectif à atteindre : lutter contre la sécheresse de début de cycle, favoriser la vigueur au départ, réduire les IFT, contrôler les populations de ravageurs ou l’extension de maladies, gérer un potentiel stress hydrique... De la cible dépendra la spécialité utilisée et son stade d’application. Car, ces produits peuvent être positionnés à différents moments du cycle de la culture, sous différentes formes : au sol, en enrobage autour de la semence ou par voie foliaire, sur la végétation. Cette dernière option reste la plus fréquente. Appliquées en cours de végétation, les biosolutions aident la plante à gérer différents stress biotiques ou abiotiques comme le gel tardif, la sécheresse ou le stress lié à l’application d’un herbicide. La plante gagne en capacité à passer des caps difficiles. Moins stressée, plus vigoureuse, elle se défendra d’autant mieux contre d’éventuels futurs agresseurs.

Tester avant de proposer

Alors que la pression sociétale et réglementaire autour des intrants « classiques » ne cesse de se renforcer, les prescripteurs revoient leurs gammes. Pour eux, l’objectif est de ne proposer un produit que s’il a prouvé son efficacité, dans leurs propres essais. Il doit combiner efficacité et maintien d’une marge à l’hectare satisfaisante. Voilà pourquoi la plupart des instituts techniques, des coopératives, des négoces et des firmes mettent désormais en place des expérimentations aux multiples entrées : chimie seule, chimie associée à du biocontrôle et/ou des biostimulants, biostimulant + nutrition foliaire... La voie du combinatoire est ouverte. Les campagnes à venir serviront à cumuler des données pour, à terme, affiner encore un peu mieux le positionnement de ces biosolutions.

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