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Grandes cultures Des résultats prometteurs pour le démonstrateur agrivoltaïque du Channay

Située en Côte-d’Or (21), l’exploitation céréalière de Jean-Philippe Delacre accueille depuis 2021 le démonstrateur agrivoltaïque du Channay. Cultivé en grande partie en luzerne-blé tendre d’hiver-lentilles, le site fait l’objet d’un suivi agronomique rigoureux. Deux ans après sa mise en service, les dernières observations sont encourageantes.

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Situé sur le plateau du Châtillonnais, le démonstrateur du Channay (Côte-d’or) est exploité par Jean-Philippe Delacre, producteur de grandes cultures. Couvrant 4,5 hectares, l’installation se compose de 14 rangées de 50 mètres de panneaux implantés verticalement, pour 13 bandes de cultures. “Nous testons sur dix d’entre elles une rotation qui, localement, a fait ses preuves en conduite bio: lentilles, blé tendre d’hiver et luzerne, décrit le céréalier. Certes, nous n’avons fait que deux récoltes et il ne faut pas tirer de conclusions hâtives, mais pour l’instant, j’ai l’impression d’avoir fait le bon choix. Les résultats sont encourageants.”

Tout premier dispositif agrivoltaïque vertical doté de panneaux bifaciaux en France (son inauguration date de 2021), le site vient de livrer de nouveaux chiffres suite aux observations menées conjointement par le pôle R&D d’Alliance BFC (union des coopératives Bourgogne du Sud, Dijon Céréales et Terre Comtoise), et Ombrea, récemment devenu le centre d’expertise international dédié aux agri-énergies de TotalEnergies. Selon les deux structures, les mesures effectuées à l’issue de la campagne 2023 viennent confirmer les bons résultats déjà observés l’année précédente.

Deux années de recul pour l’installation agrivoltaïque de Channay

Ce dispositif nécessite la présence de bandes enherbées le long des panneaux. Il s’agit de réservoirs de biodiversité dont les services pour la culture sont en cours d’évaluation (ex : refuges insectes auxiliaires, choix d’espèces pour les pollinisateurs). 

Un meilleur rendement a ainsi été constaté sur blé et lentilles au niveau des zones de sol à faible potentiel agronomique, et un maintien sur sol à fort potentiel. La présence de panneaux n’a en revanche pas eu d’effets significatifs sur la production de luzerne. Comme lors de la précédente campagne (en 2022), la qualité du blé à la récolte est stable, voire en légère évolution entre les panneaux. Ces résultats restent à confirmer par une expérimentation pluriannuelle du dispositif.

Dans le contexte de faibles précipitations ayant marqué 2023, ces retours sont encourageants, mais “attention, car dans ce secteur les sols ne sont pas homogènes, fait remarquer Paul Buffler, chargé d’études agrivoltaïques pour l’Alliance BFC. Ce qu’il faut retenir, c’est que la présence de panneaux ne pénalise à aucun moment le rendement des cultures. Nous avons eu une belle production en quantité et en qualité, mais il faut rester humble, car nous n'avons que deux années de recul. »

Agrivoltaïsme et grandes cultures: des bénéfices climatiques confirmés

Parmi les aspects positifs à retenir, différents bénéfices climatiques à l’échelle de la parcelle ont aussi été mis en évidence: l’effet brise-vent des panneaux verticaux, en particulier sur les flux d’ouest dominants, s’est à nouveau révélé remarquablement efficace, avec une diminution moyenne de -18,5% des rafales (39,6 km/h sur zone témoin), ainsi qu’une baisse de -54% de la vitesse moyenne du vent entre les panneaux.

“Côté ensoleillement, le positionnement vertical des panneaux permet une bonne homogénéité du rayonnement lumineux, au profit des cultures.” Un constat d’autant plus positif qu’au niveau du sol, la température mesurée sur la période chaude s’est révélée plus fraîche d’environ -2,5°C, selon les conditions climatiques de la journée et le type de couvert.

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