Bien réfléchir avant de traiter l’alternariose sur pommes de terre
Les symptômes de l’alternariose, maladie de fin de cycle sur pommes de terre, sont souvent trompeurs.
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Les symptômes de l’alternariose sont divers : taches de taille moyenne, un peu anguleuses, avec des stries concentriques, parfois de petites mouchetures. Ils sont fréquemment confondus avec des lésions dues à la pollution à l’ozone, des brûlures solaires, des carences, ou la sénescence de la plante. « Dans 65 % des cas supposés d’alternariose, les analyses ne révèlent pas la présence de l’agent pathogène », indique Denis Gaucher, d’Arvalis.
La maladie est causée par un complexe d’espèces, divisé en deux sections. « La section Porri, dont fait partie A. solani, est considérée comme pathogène, tandis que la section Alternaria (qui compte A. alternata) est saprophyte. Elle profite de la faiblesse de la plante pour s’installer », explique l’ingénieur.
Les essais d’Arvalis entre 2019 et 2022 montrent une arrivée tardive de la section pathogène Porri, à partir du 15 août, voire au début de septembre. Dans ces essais, la nuisibilité de l’alternariose sur le rendement est rarement significative.
Les méthodes de lutte reposent d’abord sur la prophylaxie, en limitant les stress qui accélèrent la sénescence de la plante. Fertilisation et irrigation doivent être équilibrées. « Attention à la surirrigation qui peut augmenter la dispersion et la germination des spores. Il faut aussi minimiser l’inoculum du sol en éliminant ou enterrant les débris de cultures, en luttant contre les adventices hôtes ou en couvrant les tas de déchets », indique Denis Gaucher.
Deux modèles validés
Les jeunes plantes sont insensibles à l’alternariose. Pour déterminer la date d’entrée en phase de sensibilité, Arvalis a travaillé sur un modèle physiologique qui définit des seuils selon la précocité des variétés. « Une fois cette phase dépassée, on peut se baser sur un modèle épidémiologique pour savoir quand le climat est favorable à la maladie », explique Denis Gaucher.
Un traitement fongicide peut s’envisager en cas d’attaque avérée, dans le cadre du programme contre le mildiou. Il ne doit pas être positionné trop tôt (pas avant la fin d'août, voire au début de septembre) ni trop tard, auquel cas il ne sera pas suffisamment efficace.
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