Jaunisse : la CGB demande au gouvernement de respecter son engagement
Si le pire devrait être finalement évité en 2023 en ce qui concerne les dégâts de jaunisse de la betterave, le syndicat rappelle qu’il faudra compenser intégralement les pertes de rendement liées à cette virose transmise par les pucerons.
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Depuis l’apparition des premiers pucerons verts à la mi-avril, la filière de la betterave et du sucre et la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves) indiquent être très vigilantes quant à l’apparition des symptômes de jaunisse dans les parcelles de betteraves sucrières.
« Cette maladie est causée par quatre virus distincts, disséminés par les pucerons. Or, la Cour de justice de l’Union européenne a interdit l’utilisation des néonicotinoïdes en enrobage de semences de betteraves en janvier 2023, remettant la filière française dans une impasse pour lutter efficacement contre ces ravageurs », rappelle, dans un communiqué de presse du 10 août 2023, la CGB.
Attendre le début de la récolte
« S’il est prématuré de dresser un bilan définitif de la jaunisse pour 2023, les observations faites dans les différentes régions betteravières indiquent que les surfaces touchées par la jaunisse, à ce stade, sont faibles à modérées au niveau national », indique la CGB, qui s’en réjouit.
Elle ajoute toutefois : « Les symptômes continuent à apparaître dans plusieurs régions et il sera nécessaire d’attendre le début de la récolte à la mi-septembre pour mesurer précisément l’ampleur de l’épidémie et ses conséquences sur les rendements. »
« Il existe des foyers où la pression jaunisse est déjà forte (Régions Centre-Val de Loire et Île-de-France notamment), avec des parcelles touchées à plus de 50 %. Les agriculteurs concernés pourraient connaître des pertes très significatives de rendement », juge le syndicat.
Courrier inquiétant
Au début de février 2023, le ministre de l’Agriculture s’est publiquement engagé à ce que les pertes dues à la jaunisse soient intégralement compensées, sans franchise, ni plafond.
Fin des néonicotinoïdes : L’État « au rendez-vous » pour indemniser les pertes liées à la jaunisse (09/02/2023)
L’interprofession indique pourtant qu’elle vient de recevoir un courrier du délégué interministériel auprès de la filière du sucre indiquant « qu’en l’absence de crise de grande ampleur, il ne sera très vraisemblablement pas possible de justifier l’activation de l’article 221 de l’OCM », ce qui signifierait revenir au régime dit « de minimis ».
« L’engagement du ministre et du gouvernement devant le Parlement de compenser intégralement les pertes de la jaunisse doit être respecté pour les agriculteurs concernés, appuie Franck Sander, président de la CGB. Et ce quelle que soit l’ampleur de la jaunisse et le dispositif d’indemnisation retenu, afin de préserver les surfaces betteravières pour les années à venir. Il est également urgent d’apporter aux agriculteurs des solutions techniques complémentaires pour lutter efficacement contre les pucerons ces prochaines années. »
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