Ergot : adapter le travail du sol après la récolte
Un labour puis un travail superficiel des parcelles de céréales permettent de limiter les infestations d’ergot.
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L’ergot est un champignon dont les sclérotes constituent la forme dormante lui permettant de passer l’hiver dans le sol. Après une attaque, une partie des sclérotes des épis tombe au sol, peut germer l’un des deux printemps suivants et infester les céréales et les graminées adventices lors de la floraison. Cette sensibilité ne persiste que quelques jours après la fécondation.
Le seigle est la céréale la plus sensible à la maladie, suivi par le triticale. Le blé, l’orge ou l’avoine sont moyennement sensibles. « Quelle que soit la céréale, tout accident susceptible d’altérer la fécondation des épis va significativement augmenter les risques », note Arvalis. Un temps couvert et sombre et/ou du gel à la méiose (dernière feuille étalée plus ou moins 5 jours) est favorable à l’installation du champignon tout comme du gel et de fortes pluies (plus de 40 mm) autour de la floraison (plus ou moins 7 jours).
Désherbage à maîtriser
En cas d’observation d’ergot sur les épis de céréales, Arvalis conseille après la récolte d’enfouir le champignon par un labour à plus de 10 cm pour que les sclérotes mis en profondeur germent au printemps suivant mais sans libérer de spores à la surface du sol. L’année suivante, il faudra travailler superficiellement pour ne pas faire ressortir les sclérotes d’ergot positionnés en profondeur. Ces derniers, compte tenu de leur durée de vie faible, ne pourront plus infester les céréales après deux ans passés dans le sol.
Ce levier sera d’autant plus efficace si la rotation est diversifiée et le désherbage maîtrisé. En effet, les graminées adventices présentes en culture sont source de relais et de propagation du champignon. Les sclérotes de mauvaises herbes sont en moyenne 10 fois plus légers, moins visibles mais ils germent et produisent des spores en quantité. La floraison précoce et étalée dans le temps des adventices favorise les contaminations par l’ergot, en particulier pour le vulpin. « En cas d’infestation, l’ergot peut se multiplier chaque année et contaminer de nouveau les céréales, même après trois ans sans culture hôte, insiste Arvalis. Un désherbage efficace contre les graminées permet de diminuer de 20 % les niveaux de contamination. »
En cas d’impossibilité de travail profond du sol, il est conseillé d’opter pour des cultures non-hôtes durant deux ans (oléoprotéagineux, luzerne, betterave, maïs…).
Soigner les bords de champ
Les graminées présentes près des parcelles peuvent aussi être des formes de conservation et de relais de la maladie. La fauche des bords de champ avec des graminées en floraison (selon la réglementation en vigueur dans le département) réduit le risque ergot de 10 %.
Autre recommandation : les semences utilisées doivent être indemnes de sclérotes. En cas d’utilisation de graines non certifiées, il faut dès la récolte prélever un échantillon et rechercher la présence du champignon. Si elle est avérée, il faudra nettoyer le lot et vérifier à nouveau ensuite l’absence de sclérotes. À la récolte, un nettoyeur séparateur avec des grilles adaptées et un débit de travail réduit (réglages pour un nettoyage soigné) peut réduire la teneur en sclérotes de l’ordre de 40 %. « L’utilisation du trieur optique ou de table densitométrique permet d’éliminer totalement les sclérotes d’un lot de céréales (à plus de 95 %) », indique Arvalis.
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