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Colza : des pistes pour lutter contre l’orobanche

Retrouvez les variétés de colza à bon comportement vis-à-vis de l'orobranche rameuse sur le site de Terres Inovia.

En attendant que la recherche apporte de nouvelles solutions, il faut associer les mesures de lutte contre ce parasite.

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« Avec déjà pas mal de parcelles infestées, nous sommes sur un grand cru cette année. Et à mon avis, il y aura des surprises à la récolte », a estimé Élodie Tourton, ingénieure régionale chez Terres Inovia, lors d’un webinaire consacré à l’orobanche rameuse. Il existe en effet une évolution croissante de cette plante parasite dans l’ouest de la France, notamment retrouvée dans le Poitou-Charentes et en Vendée.

Elle présente une forte nuisibilité sur colza avec des pertes de rendement sur variétés sensibles pouvant atteindre plus de 90 % et parfois même aboutir au retrait de la crucifère dans la rotation. Avec un taux de multiplication très élevé (plusieurs milliers de graines par plante), l’orobanche reste difficile à éradiquer. Or, les graines peuvent être viables plus de 10 ans dans le sol et se disséminer par le vent ou le matériel agricole. Elle a aussi un spectre d’hôtes large puisqu’on la retrouve sur chanvre, tomate, melon, tabac, tournesol… mais aussi sur certaines adventices (gaillet, géranium...).

Il faut donc combiner les leviers de lutte pour réduire sa nuisibilité et sa dissémination. Il est conseillé d’allonger les rotations et de favoriser les cultures de faux hôtes (lin, pois, maïs et sorgho). Ces dernières stimulent en effet sa germination sans que le parasite puisse se fixer sur leur système racinaire, ce qui aboutit à sa mort. Parmi les autres conseils: bien gérer les adventices dans la rotation ; nettoyer les outils ; ou encore limiter l’emploi des pailles. « En revanche, il n’existe pas de leviers biologiques ou chimiques », note Christophe Jestin chez Terres Inovia.

« Le premier levier de lutte à mettre en place reste le choix variétal », insiste le spécialiste. Cependant, un colza avec un bon comportement, mais en présence d’une forte pression, ne suffira pas. « Il s’agit d’une résistance très complexe. Différents acteurs (semenciers, recherche publique et privée) continuent donc à améliorer les variétés afin de comprendre ce qui se cache derrière cette variabilité et essayer de cumuler plusieurs mécanismes pour obtenir une résistance durable », ajoute le Christophe Jestin, qui cite l’exemple du projet Cobra (université de Nantes et Inrae).

Nouvelles connaissances

L’orobanche rameuse a d’ailleurs été mieux étudiée via une thèse menée par cette université. Elle a démontré que les micro-organismes s’invitent aussi dans l’interaction entre le colza et la plante parasite. Les travaux ont confirmé qu’il existe des communautés microbiennes (bactériennes et fongiques) qui favorisent le développement précoce de l’orobanche rameuse. Et d’autres, surtout fongiques, qui peuvent réduire le parasitisme. De nouvelles perspectives de recherches sont donc attendues pour mieux comprendre ce qui se passe dans les sols.

Sur le moyen long terme, ce projet pourrait proposer des outils pour limiter et prévenir cette infestation parasitaire. On peut ainsi imaginer des variétés qui exsuderaient moins de glucosinolates (qui favorisent l’orobanche) ; introduire des souches antagonistes d’orobanche dans les sols ; apporter une fertilisation spécifique aux communautés microbiennes suppressives ou des engrais qui limiteraient les communautés compatibles. Des indicateurs pourraient aussi prédire si un sol serait compatible ou suppressif, via échantillonnages et analyses.

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