Phytosanitaires Phytosanitaires : préparer la bouillie en toute sécurité

Étape clé de la pulvérisation, la phase de préparation de la bouillie et de son incorporation dans le pulvérisateur donne encore trop souvent lieu à des contacts directs (projections) ou indirects (vapeurs). Les équipements de protection individuelle adaptés à ces situations sont destinés à sécuriser tout à la fois les voies respiratoires, les yeux, la peau. En parallèle, certains fabricants proposent de nouveaux matériels qui limitent le contact direct avec les matières actives.

A2P3 pour tout le monde

Face aux particules et aux gaz émis par les produits phytosanitaires, la protection des voies respiratoires et des yeux passe par l’emploi de filtres combinés gaz et poussières. Les filtres antigaz composés de charbon actif sur lequel viennent se fixer les molécules sont classés A2. Contre les poussières, le type P3 stoppe jusqu’à 99,95 % des particules. Ces équipements A2P3 se déclinent sous plusieurs formes : les demi-masques à cartouche et ventilation libre, légers et faciles d’emploi, mais qui obligent à porter en plus un casque à visière polycarbonate ou des lunettes masque. Il existe des masques complets à ventilation libre dont le principal défaut tient au risque de buée par temps chaud. Les appareils à ventilation assistée apportent un plus grand confort respiratoire et une protection intégrale de la tête. Encombrement, bruit sur certains modèles et prix d’achat élevé sont leurs principaux défauts.

« Il va sans dire que chaque utilisateur doit posséder son propre masque, déclare Michael Graciano, conseiller de la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher. Dès que des odeurs passent à travers les filtres ou que les cartouches reçoivent un choc, il faut prévoir leur remplacement. Dans tous les cas, il est préférable de renouveler l’équipement au minimum tous les six mois, voire deux fois par saison de traitement en arboriculture ou viticulture. »

Combinaisons : viser la sécurité maximale

Première partie du corps à se retrouver en contact avec les substances dangereuses, les mains sont à protéger via des gants spécifiques. L’achat s’oriente vers des gants nitrile portant la norme EN 374-3 qui ont subi un test de pénétration chimique pour au moins trois produits. Le logo représentant une fiole accompagnée des lettres AJKL garantit une protection de qualité.

Autre élément essentiel à prendre en compte, les bottes sont censées protéger à la fois contre le risque d’écrasement et les produits chimiques. Les modèles en caoutchouc nitrile norme EN 13832-3 KOP sont les mieux adaptés à l’agriculture.

« Afin de protéger l’ensemble du corps d’éventuelles souillures, la prudence appelle à porter une combinaison spécifique, recommande Michael Graciano. Un agriculteur devrait s’équiper au minimum du type 4 (étanche aux aérosols), mais les types 3 (étanche aux liquides) et 1 et 2 (étanches en plus aux gaz) sont tout de même à privilégier. Les types 5 et 6, seulement adaptés aux travaux de peinture, sont à exclure totalement. »

Pour une efficacité maximale sans effort, la taille de la combinaison doit être adaptée à la morphologie de l’utilisateur. L’idéal est d’effectuer un essai en conditions réelles qui permet de détecter d’éventuelles contraintes non soupçonnées lors de la sélection, ce qui est rarement faisable. Selon le budget et le rythme d’emploi, le choix s’orientera vers une combinaison à usage unique ou au contraire réutilisable. Dans ce cas, la combinaison est stockée propre dans son emballage d’origine et un local spécifique.

« Le lavage des vêtements de travail devrait toujours être effectué dans une machine à laver dédiée qui reste à la ferme, poursuit Michael Graciano. Inutile de prendre le risque de polluer les vêtements de la famille. » La mise au rebut est à prévoir lorsque la date de péremption est atteinte et systématiquement après une détérioration.

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