Prairies : un outil pour le choix d’une Prairies : un outil pour le choix d’une flore variée

«Implanter une prairie à flore variée est une stratégie qui permet de valoriser au mieux des prairies situées en zones difficiles. Et ce d’autant plus si la limitation des charges via une diminution des intrants et des charges de mécanisation est recherchée », explique Laurent Hazard, directeur de recherches à l’Inra de Toulouse. Afin de faciliter la démarche de choix des espèces composant un mélange, son équipe, des animateurs et des collectifs d’éleveurs en Midi-Pyrénées ont participé à la création de Capflor, un outil d’aide à la décision accessible en ligne (1).

5 étapes d’informations

« L’outil fonctionne comme une série de filtres, qui s’appliquent à un ensemble de quarante-deux espèces fourragères commercialisées. Au fur et à mesure que les critères de la parcelle et les objectifs de production sont définis, la liste des espèces proposées est mise à jour », explique Laurent Hazard.

Après avoir renseigné la commune dans laquelle se situe la prairie à semer, l’utilisateur doit décrire sa parcelle (acidité, humidité du sol, salinité, hygrométrie), puis la richesse du sol en azote et phosphore. En l’absence de résultats d’analyses de sol, les valeurs peuvent être renseignées plus grossièrement, à l’aide d’un curseur. Il est également possible de les déterminer avec l’aide d’un conseiller (lire ci-contre).

Reste ensuite à déterminer l’objectif de production (fauche, pâture ou mixte), qui, comme la fertilité, détermine le nombre d’espèces constituant le mélange : il sera, par exemple, plus élevé pour une prairie à vocation de pâturage. Capflor prévoit également la prise en compte d’espèces spécifiquement couvrantes, mellifères, riches en sucres, en fibres ou restituant de l’azote dans le mélange. « À terme, d’autres critères permettant de choisir des plantes à effet galactogène ou anthelminthique seront proposés », ajoute Vladimir Goutiers, ingénieur concepteur de Capflor.

Les mélanges suggérés sont composés d’espèces productives, et certaines sont choisies pour jouer un rôle particulier : celles à installation rapide couvriront le sol au démarrage, des légumineuses permettent de fournir de l’azote au mélange. « Le trèfle blanc nain joue ces deux rôles : trop petit, il n’est pas consommé par les animaux, mais couvre le sol et apporte de l’azote », précise Vladimir Goutiers. D’autres, à reproduction clonale (fétuque rouge, pâturin des près…), ont pour mission de couvrir le sol dans la durée, voire de reboucher des trous créés par des campagnols.

(1) http://capflor.inra.fr/, gratuit, sur inscription, disponible sur tablette et smartphone.

[summary id = "10021"]