L'agglomération de Dinan prête de l’argent à ses agriculteurs
Imaginé par l’association Initiative en Pays de Dinan, un prêt d’honneur local agricole a été créé à l’échelle de l’agglomération pour aider les porteurs de projets à petits budgets. Sept agricultrices et agriculteurs ont pu en bénéficier.
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« Au départ, c’était un peu qui m’aiment me suivent ! » : Jean-Yves Harand, vice-président de la plateforme Initiative en Pays de Dinan, est à l’origine d’un prêt d’honneur local agricole en partenariat avec Dinan Agglomération (Côtes-d'Armor). Deux ans après sa création en 2021, ce prêt à destination des agricultrices et agriculteurs a permis « donner un petit coup de pouce » à sept porteurs de projets.
Le prêt d’honneur local agricole, c’est quoi ?
« C’est une aide à l’installation, à la création ou à la reprise d’exploitation agricole », répond Julie Beaucé, chargée de mission pour l'agriculture à Dinan Agglomération. Son objectif est de « rechercher un effet de levier bancaire pour aider les agricultrices et agriculteurs à financer leur installation et répondre aux enjeux de renouvellement des générations en agriculture. »
Le fonds, doté d’une enveloppe de vingt mille euros annuels, est géré par l’association Initiative en Pays de Dinan, dont Jean-Yves Harand fait partie en tant que bénévole. Il précise : « On parle de prêt d’honneur car le bénéficiaire doit s’engager à le rembourser. »
Les agricultrices et agriculteurs qui prétendent au prêt d’honneur local agricole peuvent demander entre deux mille et cinq mille euros pour une durée de cinq ans, avec possibilité d’un différé de deux ans. Son taux de remboursement est de 0 %.
Pourquoi ce prêt a-t-il créé ?
Tout est parti d’un constat. « Sur le territoire de Dinan, un prêt régional est déjà mis en place et il existe des plateformes initiatives locales qui attribuent des prêts d’honneur à tout type de création d’entreprises, poursuit Julie Beaucé. Mais jusqu’à la création du prêt d‘honneur local en 2021, il n’y avait pas de volet agricole. »
Le prêt d’honneur local agricole a été ouvert à titre expérimental en 2021, les premiers prêts ayant été accordés en février 2022 et les suivants en avril 2023.
Quels sont les critères pour y prétendre ?
Pour bénéficier du prêt d’honneur local agricole, le porteur de projet doit présenter un projet d’installation à forte valeur ajoutée : Siqo (signe d’identification de qualité et d’origine : AB, Label Rouge, IGP, AOP/AOC) ; races menacées ; projets atypiques (apiculture, escargot, champignons, plantes aromatiques…) ; maraîchage ; MAEC1 SPE2 (dont monogastrique) évolution, maintien, etc.
Il doit également être installé à titre principal sur un projet individuel ou collectif, ou avoir un projet d’installation progressive. Et son exploitation doit être située dans l’une des soixante-cinq communes de Dinan Agglomération.
Quelle est la procédure d’agrément ?
Le candidat doit compléter un dossier de présentation de son projet. C’est ensuite Julie Beaucé, de Dinan Agglomération, qui reçoit les candidatures avant de les présenter à un comité d’agrément. « Ceux qui sont présentés sont ceux qui ont beaucoup de chance d’aboutir, note la chargée de mission agriculture. C’est ensuite au comité d’étudier les demandes et de se prononcer. »
Dans le détail, « le comité appréciera les compétences managériales du porteur de projet, l’état d’avancement du projet, la capacité de résilience de l’exploitation, l’effet levier du prêt d’honneur local agricole sur la réalisation du projet et la capacité de remboursement du porteur de projet ».
La région Bretagne vient d’inciter les collectivités à réfléchir à la mise en place de ce prêt local agricole.
Ce comité d’agrément est composé d’un représentant de la chambre d’agriculture des Côtes-d’Armor, de l’association Agriculture paysanne des Côtes-d’Armor, d’un comptable, d’un banquier ainsi que d’un représentant d’Initiative en Pays de Dinan et d’un représentant de Dinan Agglomération qui ne prend pas part au vote.
Quel avenir pour le prêt d’honneur local agricole ?
« Le but est que les associations locales adoptent le même schéma, espère Jean-Yves Harand. L’idée était de structurer le projet pour qu’il puisse germer à Dinan et qu’il y en ait ensuite d’autres collectivités qui se disent que c’était intéressant. »
« De toute manière, renchérit Julie Beaucé, la Région Bretagne vient d’inciter les collectivités à réfléchir à la mise en place de ce prêt local agricole. »
« Pour 2024, je souhaite que le montant des prêts locaux soit supérieur, espère Jean-Yves Harand. On a le même fonds de prêt depuis vingt ans… Mais ça y est, la dynamique est lancée et c’est l’essentiel ! »
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