Login

« À cause de la sécheresse, nous complémentons nos bovins au pâturage »

« Nous complémentons les génisses et les boeufs de 15 mois avec du concentré en plus du foin, pour que leur croissance puissent se poursuivre normalement », indique Romuald Dufrenois.

Les frères Dufrenois à Clairefontaine dans l’Aisne affourragent leurs lots de bovins laitiers et allaitants au pâturage en raison du manque d’herbe. Ils ont aussi prévu de sevrer leurs broutards un mois plus tôt que d’habitude.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« Comme nos prairies sont desséchées, nous distribuons des fourrages à quasiment tous nos bovins au pâturage », déclare Romuald Dufrenois en Gaec avec son frère Grégory à Clairefontaine, dans l’Aisne. Tous deux élèvent une trentaine de charolaises pour la production de bœufs et génisses à côté de leurs 150 vaches prim'holsteins. Depuis que la pousse des 160 hectares de prairies a été totalement stoppée, le troupeau laitier est passé en ration hivernale tandis que les élèves et les allaitantes au pré puisent déjà dans les stocks, contrairement à d'habitude.

Combler les besoins pour la croissance

« Nous apportons du foin à volonté à nos bœufs et génisses de 18 mois, dans un râtelier ainsi que 2 kg d’aliment du commerce comprenant environ 1 UF et 17 % de MAT , précise Romuald Dufrenois. Ces jeunes animaux doivent pouvoir poursuivre leur croissance. Nos bœufs et génisses de 2 ans pour le renouvellement ne reçoivent que du fourrage grossier, tout comme les charolaises suitées. »

Les associés prévoyaient de sevrer les veaux charolais de l'année entre le 25 et le 29 août, alors que d’habitude ils attendent le mois d’octobre. Ces broutards ont atteint le poids de 250 à 300 kg. Le passage progressif à la ration d’engraissement ne devrait pas poser de problème, mais elle sera beaucoup plus coûteuse que l’herbe qu’ils mangent habituellement pour atteindre le poids de 350 kg.

Le redémarrage de la pousse sera lent

Le choix d’un sevrage précoce devrait être adopté par bon nombre d’éleveurs allaitants cette année. « D’autant que le prix du broutard est à un bon niveau, note Christian Guibier, de la chambre d’agriculture de l’Aisne. Les repousses seront longues à redémarrer et il ne faudra vraisemblablement pas compter sur les coupes de regain cet automne. Elles auraient pu venir combler les déficits des récoltes de ce printemps. La qualité était au rendez-vous, mais les rendements dans le département étaient parfois un peu en dessous de ceux des années précédentes. »

Une pluviométrie hétérogène

Les frères Dufrenois n’ont pas constaté de baisse de rendements sur les premières coupes. « Nous sommes satisfaits de la quantité des ensilages récoltés le 28 avril, ajoute Romuald. Les analyses ne sont pas encore réalisées, mais les conditions étaient optimales et elles devraient être conformes à nos objectifs. Dans la foulée, la pousse de l’herbe au mois de juin a été toutefois variable d’une commune à l’autre, reconnaît-il. À Clairefontaine par exemple, nous avons enregistré une pluviométrie d’environ 90 mm, alors que nos parcelles situées à Wimy, à seulement 4 kilomètres, n’ont reçu que 35 mm. La pousse est très dépendante du passage des orages. »

Pour Romuald, l’été 2025 est cependant moins pénalisant que celui de 2020 qui avait été « plus long et plus chaud, se souvient-il. Ces situations nous obligent à conserver en permanence un stock d’avance de l’ordre de 20 % de nos besoins pour ne pas être pris au dépourvu. »

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement