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La silphie, une plante d’intérêt

Originaire d’Amérique du Nord, la silphie a été importée en Europe par l’Allemagne.

Tour d’horizon, avec Silphie France, des débouchés et de l’itinéraire technique de cette plante pérenne.

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La silphie, (Silphium Perfoliatum), plante fourragère pérenne de la famille des astéracées, peut rester en place une quinzaine d’années au minimum. Elle s’est récemment fait une petite place sur les exploitations françaises : on en comptait en 2023 quelque 7 000 ha, principalement dans la moitié nord, même si elle fait progressivement son apparition dans le reste du pays, selon la société Silphie France, organisme distributeur des semences de la plante en France.

Elle présente notamment l’avantage de tolérer relativement bien un excès, ou à l’inverse, un manque d’eau, comme le rapportent par exemple plusieurs chambres d’Agriculture. Cette culture est sérieusement envisagée par Métropole Grand Paris/Seine Grands Lac pour être implantée chez des agriculteurs, dans les zones contractualisées en zones d’expansion de crues (pour être volontairement inondées). Elle est classée au niveau de la Pac (politique agricole commune) comme « plante pérenne à fort potentiel biomasse ».

Méthanisation, alimentation animale et apiculture

Silphie France parle de deux débouchés principaux. La méthanisation d’abord, grâce au pouvoir méthanogène de la plante, compris entre 200 et 250 m³ de biogaz par tonne de matières brutes. Son taux de matière sèche est compris entre 27 et 31 % pour une récolte par an réalisée à la fin d'août-début de septembre, avec un rendement de 12 à 20 tMS/ha.

La silphie peut également être valorisée en alimentation bovine. Elle présente notamment une bonne valeur fourragère et un bon taux de protéines, selon la société. Trois ou quatre coupes par an peuvent être réalisées avec un rendement de 3 à 5 tMS/ha/coupe.

Enfin, avec une période de floraison estivale qui s’étale sur deux mois, une production de 150 kg de miel par hectare et par an peut être espérée à une période où les plantes fleuries se font parfois rares.

Prudence au semis

Le semis est à réaliser entre fin mars et fin mai. Avec un PMG très faible de 15 g, la terre doit être très affinée et la pression adventice très faible. Des faux semis, voire un passage de glyphosate, doivent être réalisés en amont. Elle accepte tous types de sols avec un pH de 5,5 à 8.

La première année, la culture semble être fortement concurrencée par les adventices mais elle devient ensuite très vigoureuse et prend le dessus en recouvrant l’interrang et en asphyxiant ses concurrentes. La première récolte a lieu la deuxième année.

Une fois en place, plus besoin de désherbage et ses besoins sont exclusivement nutritifs. Un apport de 150 kg d’azote, de potassium et de calcium ainsi que 25-30 kg de phosphore par hectare et par an suffisent à obtenir le plein potentiel de la culture. De plus, ses besoins en eau, de 300 à 400 mm de mars à août, sont inférieurs à ceux du maïs (500 à 600 mm). Elle peut ainsi se passer d’irrigation dans la plupart des régions. La culture ne semble par ailleurs pas touchée par les attaques de gibier : selon Silphie France, aucun dégât n’a été recensé à ce jour.

(1) Louis Coulier Neuville, Loïc Dalmas et Yoan Borthayre.

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