Adapter la production fourragère au changement climatique

La finalité du projet « Adaptation des pratiques culturales au changement climatique » (AP3C) initié en 2015 par le Sidam (1) et les chambres d’agriculture du Massif central (2) est d’explorer les impacts du changement climatique et de proposer des pistes d’adaptation pour rendre les systèmes agricoles plus résilients. Ce travail collectif a opté pour une triple approche : climatique, agronomique et systémique. Il dispose aujourd’hui de données fines et localisées sur l’évolution du climat et l’impact de celui-ci sur les cultures fourragères.

Valoriser l’herbe autrement

» L’objectif est de donner des références et des pistes réflexion aux éleveurs. Même si chaque exploitation est un cas particulier, une des règles de base est de bien exploiter les ressources présentes », explique Christophe Chabalier, ingénieur à la chambre d’agriculture du Cantal. La culture de l’herbe, principale ressource des zones de montagne, demande d’ores et déjà une gestion différente, adaptée à une variabilité croissante entre saisons et d’une année sur l’autre. « Limiter le gaspillage au printemps avec des mises à l’herbe plus précoces, favoriser des cultures d’automne plus résistantes au stress hydrique (méteils), proscrire des coupes trop rases et le surpâturage durant l’été sont des pratiques conseillées. « Des aménagements sont également nécessaires pour la conduite des animaux au pâturage (abris, haies…) où les systèmes d’abreuvement sont à adapter lors de fortes chaleurs (jusqu’à 100 l par jour sont nécessaires pour une vache au-delà de 30°C).

Des fiches de références et de préconisations ont été réalisées département par département pour chaque production végétale (herbe, maïs, céréales, dérobées) et pour les animaux. Les valeurs présentées dans ces documents sont calculées à partir des climats types moyens de 2000, 2020 et 2050. « Chercher à s’adapter est toujours une stratégie gagnante », insistent les référents AP3C.