L’herbe pousse, mais les sols des prairies ne sont pas portants

« La hauteur d’herbe atteint quasi 9 centimètres dans certaines parcelles, constate Antoine Buteau, ingénieur à la ferme expérimentale des Bordes, à Jeu-les-Bois dans l’Indre. Le problème, c’est la portance qui n’est pas au rendez-vous. » Les sols sont gorgés d’eau et il n’est pas possible de lâcher les vaches pour l’instant, même si les sommes de températures atteignent 425°C jour (base 0 au 1er février).

La date de lâcher des vaches est largement dépassée

La date indicatrice de la sortie des animaux, de 300-350°C jour, est donc largement dépassée. « Nous allons peut-être mettre à l’herbe les génisses d’ici au 22 mars, sur les parcelles les mieux ressuyées tout en réduisant un peu le chargement instantané, ajoute-t-il. Nous tournerons aussi rapidement sur les parcelles si la portance reste limitée. »

Il faudra également être réactif pour valoriser au mieux la pousse dans la foulée, sans la gaspiller. Les stocks sont toujours précieux, car ils sont presque épuisés sur certaines exploitations, même si les récoltes avaient été correctes en 2023.

« Il a fallu rentrer les troupeaux précocément à l’automne dernier en raison de la mauvaise portance des sols, rappelle Antoine Buteau. Pour préserver le potentiel de ses parcelles, mieux vaut ne pas entrer si lors du test du talon (coup de talon vigoureux dans la prairie), la botte s’enfonce de plus de 5 cm dans le sol. »