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Fourrages rebooster les prairies grâce au semis direct

Un mélange d’espèces agressives aura plus de chance de s’imposer dans un couvert vivant.

Semer du méteil fourrager et des espèces prairiales en direct est un moyen efficace pour gagner en autonomie protéique.

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Le semis direct de méteil fourrager et d’espèces prairiales dans des prairies vivantes consiste à regarnir une prairie dégradée en espèces agressives et productives. « Les espèces annuelles sursemées consolident le rendement et la valeur protéique de la première coupe. Les légumineuses prairiales sursemées bouchent quant à elles les trous, améliorent la valeur alimentaire et relancent la pérennité de la prairie, explique Vincent Vigier, ingénieur à la chambre d’agriculture du Cantal. Dans le cadre du plan Cap Protéines, nous avons expérimenté cette technique qui intéresse de nombreux éleveurs, touchés par des sècheresses successives et les dégâts de rats taupiers dans notre département. »

+40 % de productivité

Parmi les facteurs de réussite, Vincent Vigier met en avant le choix du semoir. Il conseille un outil disposant a minima d’une dent ou d’un disque ouvreur gaufré pour ouvrir un sillon suffisamment large et créer de la terre fine. Les essais révèlent une période optimale de semis durant la première quinzaine d’octobre sur des sols suffisamment réhumidifiés et ressuyés. Les gains de rendements les plus importants (de plus de 2,5 tonnes de matière sèche par hectare en première coupe) ont été obtenus dans des prairies temporaires avec une couverture du sol inférieure à 60 % lors du semis.

Un mélange d’espèces agressives aura plus de chance de s’imposer dans un couvert vivant. Il peut être composé d’avoine ou de seigle à 50 kg/ha de vesce commune à 20 kg/ha, de ray-grass hybride à 10 kg/ha, de trèfle violet à 5 kg/ha, et de trèfle blanc géant à 3 kg/ha.3 En zone de plaine, 5 kg/ha de dactyle peuvent être ajoutés pour la pérennité du mélange. Le coût d’implantation s’élève à 250 €/ha de semences et 100 €/ha de prestation de semis direct par une entreprise. Une fertilisation azotée minimale de 60 unités par hectare, avec un passage de 15 m³ de lisier de bovin non dilué en février, est préconisée.

Les résultats obtenus sur 12 parcelles bio suivies en 2020 et 2021 avec témoin révèlent une productivité accrue en moyenne de 40 % — soit 1,3 tonne supplémentaire de matière sèche par hectare en première coupe — et de 50 % sur les deuxièmes coupes de 2021. Une amélioration de 0,8 point de MAT est aussi observée, essentiellement liée à la forte présence de vesce. Il est à noter que les espèces agressives semées dans la prairie se sèchent difficilement et nécessitent une récolte en enrubannage. Elles révèlent aussi un manque de pérennité.

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