Un projet de « caisse sanitaire PPA » pour les élevages porcins
Face au risque de PPA en France, le gouvernement a lancé l’idée d’une caisse sanitaire avec une CVO (cotisation volontaire obligatoire). Une éventualité à laquelle la FNP n’adhérera que sous conditions.
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Même s’il n’y a pas de PPA (peste porcine africaine) dans les élevages de France, elle est dans les pensées des éleveurs. Et la crainte de la voir arriver, du côté de l’Allemagne ou de l’Italie, est aussi dans les propos qui ont été tenus au cours du congrès de la Fédération nationale porcine (FNP), qui s’est déroulé à Brest les 27 et 28 juin.
« Une arrivée de la maladie dans un ou plusieurs élevages français conduirait à mettre en place des zones réglementées dans un périmètre de trois et dix kilomètres, explique Thierry Marchal, vice-président de la FNP en charge des questions sanitaires. Cela signifie des interdictions de déplacer des animaux, donc l’impossibilité de vendre des porcelets, d’enlever des porcs charcutiers, etc. Un blocage qui entraînerait des euthanasies à la ferme et des pertes économiques sévères pour les éleveurs concernés. »
Face à ce risque, les éleveurs s’inquiètent de savoir si l’État les soutiendrait financièrement. Il est question de mettre en place une CVO (cotisation volontaire obligatoire) pour créer une caisse sanitaire qui aiderait les élevages concernés. La FNP ne se prononce pas encore pour ou contre une telle initiative. « Nous ne sommes qu’au début des discussions, justifie Thierry Marchal. Notre adhésion à un tel dispositif dépendra de ses caractéristiques. »
Sur le modèle de la grippe aviaire
La FNP réclame avant tout que soient mises en place des dispositions aussi ambitieuses que celles qui ont été développées pour la grippe aviaire. « La participation financière de l’État doit être significative, souligne Thierry Marchal. Par contre, si les éleveurs doivent financer cette caisse seuls, nous ne pourrons pas être d’accord. » Il rappelle que déjà, en 2018, l’interprofession a contribué à financer la clôture le long de la frontière belge. « Nous avons montré que nous sommes capables de mettre les moyens. L’État, de son côté, gère la politique sanitaire et les frontières, c’est normal. Mais on ne peut pas nous demander de tout financer. »
L’adhésion de la FNP sera aussi conditionnée par les modalités de gestion d’une telle caisse. « Il faut une gestion commune des sommes concernées, par l’interprofession et l’État. Il faut aussi définir qui y aura accès », souligne Thierrry Marchal. Il rappelle enfin que l’Association nationale sanitaire porcine (ANSP) dont font partie la FNP, La Coopération Agricole, Inaporc et des organisations vétérinaires, est obligatoirement partie prenante. « En résumé, si l’État abonde et accepte la cogestion de la caisse, nous serons favorables à ce dispositif. Mais s’il se désengage, nous nous y opposerons », conclut-il.
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