L’État renforce son plan de prévention de la peste porcine africaine

L’évolution préoccupante de la PPA, à quelques kilomètres des frontières françaises, oblige le gouvernement à réagir pour renforcer les mesures de prévention. Le 19 décembre 2023, le ministre de l’Agriculture a présenté aux acteurs concernés un plan d’action national actualisé. Ce dernier prolonge et renforce le précédent plan de prévention établi en janvier 2022.

Des mesures opérationnelles

« Élaboré en concertation avec la filière porcine et les acteurs de la chasse, ce plan s’inscrit dans la continuité des efforts menés par le gouvernement et les filières depuis 2018 », indique le ministère dans son communiqué de presse diffusé ce mardi 19 décembre 2023.

Ce plan doit répondre au triple objectif de prévenir l’introduction et la diffusion de la maladie sur le territoire, détecter précocement son éventuelle arrivée par une surveillance active, et anticiper collectivement une situation de crise.

Dans le détail, ce plan vise notamment à :

• Contenir le virus en dehors du territoire national, notamment via une coopération transfrontalière renforcée avec l’Italie et une forte sensibilisation des voyageurs ;
• Maîtriser les populations sauvages de sangliers pour détecter la maladie de manière précoce ;
• Améliorer la biosécurité en élevage et les bonnes pratiques de l’ensemble des maillons de la filière ;
• Préparer un dispositif de gestion de crise en cas de découverte d’un foyer de peste porcine africaine sur le territoire français ;
• Anticiper les conséquences économiques de l’apparition de la maladie en France sur les différents marchés (national, européen et pays tiers).

« Les maladies animales sont sans cesse évolutives et nous obligent à nous adapter en permanence. C’est tout le sens de ce nouveau plan d’action, élaboré en concertation avec les filières professionnelles et les acteurs cynégétiques », a déclaré le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, cité dans le communiqué.

2,3 millions d’euros

En complément des crédits annoncés dans le cadre du « plan de reconquête de la souveraineté de l’élevage pour améliorer la résilience des filières d’élevage vis-à-vis du risque sanitaire », ce plan d’action bénéficiera d’une enveloppe budgétaire de 2,3 millions d’euros pour améliorer la biosécurité en élevage et renforcer la surveillance dans la faune sauvage. Les vingt actions du plan national d’action de prévention de la PPA sont consultables directement sur le site du ministère de l’Agriculture.

Si la France reste indemne de la peste porcine africaine, la progression du virus est active en Europe, à la fois dans les élevages et dans les populations de sangliers sauvages. Des flambées de foyers en élevage ont été signalées en Roumanie et en Bulgarie et plus récemment dans les Balkans (Croatie, Bosnie et Serbie). En parallèle, les cas se multiplient dans les populations de sangliers, notamment en Europe centrale et dans le nord de l’Italie.