Aricle « Un soja à moindre coût pour mes poulets »
Depuis l’arrivée d’un toasteur mobile dans son département, Dominique Lollivier cultive et incorpore son propre soja dans les rations des volailles.
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Installé à Rion-des-Landes (Landes), Dominique Lollivier élève 8 500 poulets par an qu’il écoule en vente directe. Les poussins d’un jour sont livrés toutes les trois semaines par bandes de 580. Ils sont abattus quatorze à dix-huit semaines plus tard et vendus « prêts à cuire ».
Au fil des ans, Dominique a accru son autonomie alimentaire. Une étape majeure a été l’acquisition en 2013 d’une fabrique d’aliments à la ferme. Une partie des céréales (10 ha de triticale en 2015) est produite sur l’exploitation, le reste est acheté à des voisins. Tourteaux de colza et de tournesol proviennent aussi du département.
Reste la question du soja… Un achat d’autant plus onéreux que l’exploitation est en agriculture biologique. « Le tourteau de soja bio coûte 1 050 €/t », résume Dominique. Il y a un an, l’arrivée sur son département d’un toasteur mobile, monté sur remorque, lui a ouvert de nouvelles opportunités : cultiver son propre soja, le transformer à la ferme et l’incorporer dans les rations. En mai dernier, il a donc semé 7 ha. Les graines récoltées début octobre ont été transportées à sa Cuma, qui est équipée d’un séparateur. Les graines y ont été stockées en attendant le passage du toasteur mobile. « Fin octobre, j’ai repris mon soja, puis je suis allé chercher le toasteur chez un agriculteur à 50 km d’ici, pour l’utiliser chez moi, explique Dominique. Généralement, les éleveurs transforment de quoi tenir trois à quatre mois car, sur cette durée, on sait que la graine garde toute son appétence. » Voilà pourquoi la machine, qui tourne sur cinq départements, repasse plusieurs fois par an dans les exploitations. Soja en attente de toastage et soja toasté sont, eux, stockés bien à l’abri dans des cellules.
Taux d’incorporation
La graine de soja toastée permet d’élaborer des rations très riches en matière grasse. Le niveau de protéines, entre 38 et 40 %, est inférieur à un tourteau de soja extrudé (45-46 %), ce qui pose la question du taux d’incorporation dans la ration et de l’impact sur la croissance des poulets.
Pour cette raison, en 2015, Dominique a testé la digestibilité d’un aliment à base de soja toasté sur une bande de poulets (lire encadré). « La ration incorporait 19 % de soja toasté au démarrage, pour finir à 15 %, explique-t-il. La qualité de l’aliment et son appétence m’ont paru très satisfaisantes et mes poulets ont gardé le même comportement. Je redoutais un changement de goût ou de texture de la viande, mais les clients ne m’ont rien remonté de négatif, au contraire ! » Aujourd’hui, son taux d’incorporation de soja toasté atteint 24 % de la ration au démarrage, 17 % en croissance, puis 15 % en finition. Sa ration bio lui revient à environ 2,50 euros par poulet (sans marge sur le soja) contre 3,44 euros auparavant avec l’achat de tourteau de soja bio.
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