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Aricle Volailles : vigilance sur l’exposition aux poussières

Le paillage et le suivi en fin de bande sont les deux tâches qui exposent le plus aux poussières fines, selon une étude visant à sensibiliser les éleveurs.

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Sans surprise, le paillage des poulaillers ressort comme l’un des travaux les plus exposants aux poussières. En outre, l’inspection en fin de bande soumet les éleveurs à des taux d’empoussièrement beaucoup plus élevés que le ramassage des volailles ou le curage. Tels sont les résultats de mesures réalisées dans le cadre d’une étude en cours, nommée AirEleveur (1). Son objectif : évaluer la qualité de l’air ambiant dans les bâtiments d’élevage, les niveaux d’exposition des travailleurs aux poussières fines et leur impact sur la santé, afin de définir des moyens de se protéger. L’étude a ciblé ces quatre tâches dites exposantes.

Mélange de particules

« En matière d’air respiré, mesuré par capteur au niveau de la cage thoracique, la concentration moyenne est de 1,45 mg/m3 au paillage. En fin de lot, le niveau d’empoussièrement est en moyenne de 2,48 mg/m3, avec une grande variabilité dans les élevages », note Coline Brame, de la chambre régionale d’agriculture de Bretagne (Crab). D’où l’importance de se protéger individuellement, par le port d’un masque notamment. Pour les deux autres tâches – ramassage et curage – les taux sont plus faibles.

« Mélange de particules organiques ou inorganiques (aliment, plumes, fientes…), les poussières véhiculent des toxines, des bactéries, des champignons ou encore des virus », rappelle Marion Ruch, de la Crab.

Il existe trois types de poussière, selon la taille des particules : inhalable (<100 µm), thoracique (<30 µm), respirable (<10 µm). Plus elles sont petites, plus elles vont loin dans les bronches. En France, pour les particules respirables, la valeur limite d’exposition à ne pas dépasser est de 5 mg/m3 pendant 8 heures. Ce qui est donc à relativiser par rapport à la durée des tâches en élevage et leur fréquence. Cependant, même si les maladies respiratoires aiguës restent rares, les symptômes respiratoires, eux, sont communs : écoulement nasal, maux de tête, irritation des yeux, bronchites, allergies, asthme…

Adapter les pratiques

Les éleveurs mettent en œuvre des solutions pour réduire cette exposition : mécaniser le paillage, ventiler davantage, porter un masque. L’étude montre que la mécanisation du paillage permet de réduire la concentration de 1,46 à 1,19 mg/m3 , « à condition de prendre la précaution de fermer la cabine du tracteur et de changer les filtres une fois par an. » En revanche, pousser la ventilation et ouvrir les portails pendant le paillage peuvent perturber les circuits d’air, avec pour conséquence une augmentation de la mise en suspension des particules fines. « Ces premiers résultats nous permettent de concrétiser le niveau de risque pour, par la suite, adapter la prévention », résume Nathalie Rousset, de l’Institut technique de l’aviculture (Itavi).

(1) Pilotée par la Crab et l’Itavi, présentée lors de la journée régionale avicole, le 5 décembre 2017 à Loudéac (Côtes-d’Armor).

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