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Pour Guillaume Cognat, lutter bâtit la confiance

Guillaume Cognat, éleveur de charolaises dans l'Ain, pratique la lutte depuis l'enfance.

Dans l’Ain, l’éleveur de charolaises, Guillaume Cognat, pratique la lutte depuis l’enfance. Il est devenu un entraîneur fédéral remarqué, convaincu des bienfaits de ce sport de combat.

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À Montréal-la-Cluse (Ain), le dernier agriculteur de la commune est éleveur de vaches allaitantes. Au nord du lac de Nantua, Guillaume Cognat a succédé à son père François à la tête de la ferme familiale et d’un troupeau de 70 mères charolaises. Il lui arrive de solliciter le service de remplacement, notamment quand il enfile son maillot d’entraîneur fédéral de lutte libre et de lutte féminine. « J’anticipe mon calendrier dès que je connais les dates des championnats de France », indique le chef d’entreprise.

Très impliqué auprès de ses futures pépites, Guillaume Cognat a validé deux brevets de formateur. « Je suis aussi kiné, diététicien, chauffeur, psy… », plaisante-t-il. Cet ancien sportif de haut niveau reste discret sur sa propre carrière nationale de lutteur. Il préfère mettre en lumière Éloïse, Perrine et Lucas, des athlètes qu’il a entraînés. Ils sont montés tout en haut du podium, comme lui…

« À 40 ans, j’ai mal partout… mais la lutte, j’ai ça dans le sang, confie-t-il de sa voix grave. Lorsque je retrouve un ancien du club, on se met une petite tannée : on lutte deux ou trois minutes pour mettre une prise à l’autre et prendre l’ascendant. » Guillaume Cognat a découvert ce sport de combat à l’âge de 7 ans. Contrairement aux autres enfants de son âge, il ne courait jamais. À la rentrée, son père l’emmène au Montréal-la-Cluse Lutte. « Depuis 1992, je n’ai jamais quitté le club ! », et il a pris la suite de ceux qui l’ont formé.

Se surpasser sur le tapis et dans la vie

La salle se trouve à 1,5 km de sa ferme et s’y rend plusieurs fois par semaine. « Les paysans ont du boulot en retard pour 200 ans ! Les mardi, jeudi et vendredi, je dois m’arrêter avant 19 h pour aller au club. » Il emmène aussi Gabriel, 8 ans, et Constance, 6 ans, qui découvrent la lutte avec leur père. Ce sport olympique apprend le respect de l’adversaire : « Sur le tapis, l’un des deux va perdre, c’est sûr ! Cela peut être très difficile à encaisser. Combattre c’est avoir l’envie de se surpasser, mais pas de détruire. On se sert main avant et après ! »

Cette discipline apprend aux jeunes la rigueur, l’humilité et leur donne confiance pour bâtir leur vie. Durant ses quatre ans au syndicat JA, Guillaume aimait dire : « Je suis un lutteur : je ne lâche rien tant que la cloche n’a pas sonné ! On doit toujours avancer, même si c’est dur. » Le milieu sportif lui permet aussi de discuter avec des personnes « hors agricole », qu’il invite à la ferme pour découvrir son métier.

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