Guy Cinquin, la passion de la montgolfière jusqu’à Madagascar

Ce vendredi d’avril en fin d’après midi, alors que les vents sont tombés sur la belle côte chalonnaise, Guy Cinquin prépare un nouveau vol de montgolfière. Épaulé par son coéquipier Fred qui le suit en voiture et le récupérera une heure plus tard, le vigneron retraité depuis 2020 est à la manœuvre. Précis et pédagogue, il explique le déroulement du voyage aux membres de la famille qui s’apprête à vivre son premier baptême d’aérostat. Avec l’aide de chacun, la vaste toile de la montgolfière est dépliée et le soufflage, à froid puis à chaud peut commencer.

Il faut alors être prêt à grimper rapidement dans le ballon pour s’élever en douceur au-dessus des vignes, des bois, des colzas en fleurs et des prairies vertes. Avec 2 500 vols de montgolfière à son compteur, le pilote chevronné a acquis l’expérience qui lui permet d’être suffisamment détendu pour profiter des paysages qu’il ne se lasse pas d’admirer.

Le ballon, un sport de paysan

« La montgolfière offre un contact direct et immédiat avec la nature, explique ce fils d’agriculteur du Beaujolais dont la ferme familiale avait été reprise par son frère. C’est un sport de paysan. Les paramètres nécessaires à ces deux activités, météorologiques en particulier, sont très proches ».

Depuis toujours, Guy a voulu voler. Après le parachutisme puis l’ULM, le vigneron de Mercurey s’est exercé à l’avion de tourisme puis à la montgolfière. Pour s’adonner à cette passion chronophage (compter une demi-journée pour la préparation du ballon, le vol, l’atterrissage et le retour), Guy a limité la surface de son domaine à 3 ha de vignes. Exercé pendant quinze ans en compétition au sein de l’équipe de France, ce sport lui a offert des rencontres conviviales et extraordinaires jusque dans 20 pays différents ! Le dernier en date : Madagascar.

En survolant l’île lors d’un meeting en 2023, le président de la section montgolfière de l’aérodrome de Chalon-sur-Saône, a succombé aux charmes de ce territoire envoûtant et à la gentillesse de ses habitants. « Ils sont très pauvres mais volontaires. J’ai souhaité les aider ». Cet hiver, Guy Cinquin est retourné un mois rencontrer les paysans de l’île pendant les vendanges. Un petit projet, en lien avec l’association Afdi (1), a germé.

« Il s’agit de monter une coopérative pour améliorer la qualité du vin produit et mieux le valoriser, explique le formateur-instructeur de montgolfière, toujours prêt à se rendre utile. Nous cherchons des financements et des matériels de caves d’occasion en bon état ». Comme pour toutes les activités qu’il a pratiquées, c’est à fond que Guy s’investit dans ce nouveau challenge. « L’important dans la vie c’est d’avoir des passions », souligne-t-il.