Fan de Rods et de Kustoms
Riziculteur et vigneron bio en Camargue, Pierre Cartier est également passionné de mécanique. Depuis l’adolescence, il restaure et construit des voitures atypiques.
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À 17 km au sud d’Arles, au Domaine de Beaujeu, Pierre Cartier, 59 ans, a toujours pratiqué la mécanique pour la ferme et en loisir. Son père, ses deux frères et sa sœur aussi. « Une passion ne s’explique pas ! », assume-t-il. À l’atelier, il bricolait sa moto d’adolescent, tout en cultivant une fascination pour les Coccinelles Volkswagen. Il finit par en acheter une 100 francs, et modifie sa motorisation. Dans les années 1980, il n’avait pas Internet pour chercher des astuces et s’ouvrir au reste du monde. « Dans le magazine l’Auto verte, j’ai découvert la Kustom Kulture. C’était américain, nouveau et sortait de l’ordinaire. Nous avons été les premiers en Camargue à rouler en Simca Aronde ! » L’univers de la customisation (personnalisation) des voitures devient le sien.
En parallèle, il passe son bac et un Brevet d’études professionnelles agricoles. Durant treize années, il travaille aux côtés de son père Nicolas, un précurseur de l’agriculture bio dans les Bouches-du-Rhône. En bordure du Rhône, le Domaine de Beaujeu se situe en zone Natura 2000 et en plein cœur du Parc naturel régional de Camargue. L’exploitation se concentre sur 160 ha et autant d’hectares sont maintenus protégés : ripisylves (rives boisées) et enganes (prairies inondables).
« Le travail de l’homme fait la Camargue, dit Pierre Cartier avec conviction. C’est un lieu où je m’épuise mais aussi où je me ressource ». En 2020, il installe une station de pompage et un réseau pour irriguer ses 45 ha de rizières. Il cultive aussi une dizaine de cépages sur 23 ha et élève ses vins. S’ajoutent blé, luzerne, et tournesol en rotation, et des grenades. Son fils Julien et sa compagne Valérie travaillent avec lui.
Des voitures d’époque
L’atelier demeure l’antre de sa passion automobile. Les voitures font partie de la vie de l’agriculteur qui en a toujours une à bricoler. La plus aboutie est sa Rod. Au début des années 1990, il commande la réplique d’une carrosserie de Ford 1932 coupé, et un moteur V8. Il passe des milliers d’heures à fabriquer le châssis, découper, souder, assembler et ajuster, puis la peint couleur vert anis. Celle des rockeurs texans du groupe ZZ Top est rouge.
Pierre Cartier fonde avec des amis la France Street Rod Association (1991). Affable, il partage sa passion avec d’autres adeptes des voitures d’époque aux belles carrosseries, confortables et bien motorisées. Le Camarguais parle anglais et se fait des copains partout en Europe, et outre-Atlantique. Par six fois, il se rend aux États-Unis rencontrer d’autres passionnés et des fabricants. En 2009, il importe d’Atlanta trois voitures dans un container déchargé à proximité de chez lui, au port de Fos-sur-Mer. La France compterait 2 000 Rods.
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