Fidèle à son VTT

Le VTT de Nathan Heyriès n’est jamais loin de lui : pour l’enfourcher quand un moment de liberté se présente. Ces temps personnels sont devenus rares depuis qu’il a repris l’entreprise agricole de maraîchage et d’horticulture de son père Patrick. À Sourribes et Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), l’Earl Le Vançon produit sur 85 ha des courges (muscade et butternut), du maïs doux, destinés aux GMS, et des semences (maïs tournesol colza). En mai, les pivoines sont cueillies et expédiées à Hyères (Var). « Depuis tout petit, j’ai toujours utilisé un vélo pour me déplacer sur la ferme et aller chez mes grands-parents », se remémore Nathan. Le jeune agriculteur de 29 ans, brun et posé, a grandi à Sourribes, un village de 200 habitants. Ce territoire collinaire, entre Sisteron et Digne-les-Bains, regorge de chemins où des passionnés s’aventurent en pédalant. Le garçon n’a pas dix ans quand le club de VTT de Château Arnoult-Saint-Auban l’accueille. Plutôt de nature réservée, il s’ouvre alors aux copains et débute les courses.

Une véritable soupape

Nathan est fondamentalement sportif. Après le bac, il intègre la filière STAPS (1) à la Faculté des sciences du sport à Gap (Hautes-Alpes). Il cherche la performance. En équipe et en individuel, il participe à des courses en enduro et en descente : « La compétition pousse à progresser en donnant un objectif, celui de ne pas terminer dernier ! » Durant ses études, le VTtiste solidement bâti s’intéresse à d’autres sports et aide à la ferme. Il se rend compte peu à peu qu’il veut lui aussi cultiver les terres familiales. Ses parents l’encouragent à « avoir un autre bagage », ce sera un master en ingénierie et ergonomie du mouvement humain. À la faculté de Marseille, et lors de stages en entreprises, il a exploré la gestuelle et la bio robotique. Ce parcours l’aide quand l’Earl investit dans un robot de conditionnement des pivoines. Car dès 2018, il travaille aux côtés de son père avant de passer un bac pro CGEA à distance pour s’installer en 2022. Le jeune homme préside également une coopérative de producteurs. Et plutôt que de cogiter seul sur l’avenir de son métier, il intègre le bureau des Jeunes Agriculteurs 04. Comme Nathan travaille sept jours sur sept, monter sur son VTT devient une soupape pour éliminer le stress. Il préfère l’effort physique à la fatigue mentale des responsabilités. Avec sa compagne Marjorie, audioprothésiste, il partage des sorties à vélo de route ou à VTT.