Le jour où « François-Régis Gaudry s’est mêlé de notre foire à l’oignon »
Laurent Iampietro, producteur à Vers-Pont-du-Gard, raconte sa rencontre avec le critique gastronomique François-Régis Gaudry.
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Depuis 2011, je travaille, avec d’autres producteurs, à relancer la culture de l’oignon doux de Vers-Pont-du-Gard, qui a la particularité d’être très gros : jusqu’à 2 kg la pièce, explique Laurent Iampietro. Pour commercialiser la récolte, nous avons lancé une foire à l’oignon, qui se tient le troisième week-end de septembre dans le village.
En 2019, en écoutant ma boîte vocale, je m’aperçois que j’ai un message de François-Régis Gaudry, le critique gastronomique. J’avoue que j’ai été surpris ! À l’époque, il était moins médiatique (aujourd’hui, il passe à la télévision, avec Top Chef notamment) mais je connaissais son nom car je suis passionné de gastronomie. Il avait rencontré un producteur vendant de l’oignon de Vers sur un marché près d’Uzès, et il voulait y consacrer une émission, le produit lui ayant tapé dans l’œil.
François-Régis Gaudry est venu à Vers, on a fait l’interview autour d’un café, c’était très sympa. Il nous a demandé si nous avions une date préférée pour la programmation de l’émission « On va déguster » sur France Inter et nous avons suggéré qu’elle passe la veille de notre foire à l’oignon. Résultat, 5 000 personnes sont venues le lendemain à notre foire ! Il faut se rendre compte, le village de Vers, c’est 1 800 habitants, et habituellement on recevait de 1 500 à 2 000 visiteurs. Certains sont venus de Montpellier, Aix-en-Provence, et même Lyon, à 2h15 de route.
Beaucoup nous ont dit : « On a écouté l’émission. » Après, on avait aussi communiqué auprès de la presse locale. Il y avait des voitures garées partout, le village était complètement bloqué. Par chance, nous avions prévu un circuit de circulation à sens unique. Il manquait aussi de sanitaires. Mais ça a été un beau succès quant aux ventes : chaque producteur a vendu une tonne d’oignons, quasi toute la récolte y est passée ce jour-là. C’était une sacrée journée, mais également une belle reconnaissance du travail accompli sur cette variété oubliée.
Nous continuons de la développer, et peut-être qu’un jour elle permettra à des jeunes de s’installer. En attendant, j’ai toujours le numéro de François-Régis Gaudry, qui m’a envoyé un message lors d’un séjour en Italie, pour son livre « On va déguster l’Italie ». Il me disait y avoir vu des oignons aussi gros, mais moins doux.
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