Fille d’éleveurs, Victoire Berteau pédale vers la victoire aux JO
Fille d’éleveurs laitiers de Thiérache dans l’Aisne, la cycliste Victoire Berteau est qualifiée pour deux disciplines aux Jeux olympiques de Paris.
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À Fesmy-le-Sart (Aisne), une jolie longère en briques borde la départementale. C’est là qu’a grandi la cycliste Victoire Berteau, 24 ans, auprès de parents aimants dans une fratrie de quatre enfants. La championne vient régulièrement s’y ressourcer. Ces derniers mois, elle n’y est passée qu’une fois en coup de vent, l’entraînement pour les Jeux olympiques étant sa priorité.
Un palmarès long comme le bras
Autour d’un café, Caroline et Christophe, éleveurs laitiers, nous relatent le parcours de leur fille Victoire. Avec un prénom si bien choisi, pas étonnant qu’elle affiche un palmarès long comme le bras. Chez les Berteau, le vélo n’était pourtant pas dans les gènes. « Mon père était dentiste et celui de Christophe travaillait dans la sidérurgie. Nous avons réalisé notre “rêve” de nous installer en lait. Alors, nous laissons nos enfants libres de choisir leur métier », souligne Caroline.
À 5 ans, la fillette démarre la danse. Elle n’est pas faite pour ça. L’année suivante, elle essaie le vélo avec son frère aîné Nicolas. C’est la révélation ! « Il lui fallait un sport pour se dépenser. Et comme elle gagnait, elle a continué », se remémore son papa. La cycliste rejoint le club NESBE Boué Étreux jusqu’à ses 12 ans, puis rentre au club de Laon où elle découvre la course sur piste, tout en poursuivant la route. En classe de première, elle quitte son bocage natal et intègre le pôle France Espoirs à Bourges pour trois ans.
Vélo « le plus pourri »
« Notre fille a démarré avec un vélo au carbone, acheté d’occasion. Nous ne pouvions pas dépenser 5 000 euros dans un neuf. En 2016, lorsqu’elle a été championne de France cadette, le mécano a dit : « Victoire a le vélo le plus pourri. » Quand elle a eu du bon matériel, elle a encore franchi un cap », relate son père. En 2019, la cycliste s’engage dans l’armée : elle est accueillie au bataillon de Joinville qui regroupe des sportifs de haut niveau. En 2022, elle entre en contrat chez Cofidis.
Dotée d’une grande force mentale, Victoire sait qu’elle peut compter sur sa famille. Celle qui poursuit son rêve olympique affirme d’ailleurs : « J’ai beaucoup appris auprès de mes parents et je leur dois ma réussite. Ils m’ont montré qu’on ne pouvait rien avoir sans travailler et qu’il ne fallait rien lâcher même dans les périodes difficiles. Ils ont toujours cru en moi et sont d’un soutien indéfectible. Ils m’ont transmis les valeurs du respect et du partage. »
Qualifiée pour la course en ligne sur route et la poursuite par équipe
Pour l’heure, l’athlète est qualifiée pour deux disciplines aux JO : la course en ligne sur route le 4 août et la poursuite par équipes femmes sur la piste le 6 août. Ses parents, ses deux frères et sa sœur seront là pour l’encourager. « Je suis honorée de porter les couleurs de ma nation pour ces Jeux olympiques à domicile », pointe celle qui, après avoir participé à ceux de Tokyo, a hâte d’en découdre à Paris. Puis, elle embrayera sur le Tour de France féminin. Un beau programme !
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